Dimanche, Corsica Libera tiendra son assemblée générale annuelle. Le parti indépendantiste a déjà annoncé ne pas vouloir se contenter d'accompagner les nationalistes au pouvoir. Un évènement qui survient alors que de plus en plus de questions se posent sur le rôle de Charles Pieri au sein du parti.
Il y a quelques jours, dans le local de Corsica Libera de Bastia, c’est jour de réunion. Autour de la table, quelques militants et le porte-parole du mouvement. Ils discutent de leur future assemblée générale. L’enjeu principal de cette grande réunion de 2018 est la remobilisation des troupes.
Les cadres du mouvement évoquent tous la nécessité d’un redéploiement sur le terrain et d’un durcissement des positions du parti. « Les mouvements sont importants pour faire pression sur l’État, pour ramener le peuple dans la rue quand il le faudra, pour organiser toute une société », estime Eric Simoni, porte-parole de Corsica Libera.
Un repositionnement déjà annoncé le 21 mars dernier lorsque les militants de Corsica Libera demandent à leurs élus au pouvoir de ne plus rencontrer les membres du gouvernement. Repositionnement encore avec la réactivation des sections à commencer par celle de Bastia Lupinu.
Un homme qui fascine autant qu’il inquiète
Une section recréée par un des chefs historiques, Charles Pieri, qui semble donner le la. Nommé en 2017 secrétaire national du mouvement, chargé spécialement des relations avec les partenaires de Femù a Corsica, l’homme sait qu’il fascine autant qu’il inquiète.
Ses derniers mots publics datent du 3 février dernier, le jour de la grande manifestation nationaliste. « La nouvelle étape dont parle Gilles [Simeoni] c’est celle de l’accession des nationalistes aux responsabilités, au pouvoir. Ils sont là pour ça et ils le font d’ailleurs très bien. Moi, je suis militant d’un parti, d’un mouvement qui s’appelle Corsica Libera. J’assume les fonctions qui sont les miennes, que l’on m’a attribuées. Et je ne m’occupe que de mon parti politique », expliquait-il alors.
« C’est rassurant »
Mais quelle sera sa place dans l’organisation du parti ? Charles Pieri n’a pas voulu commenter les spéculations sur son nom. Ce refus a été le même du côté des responsables de Corsica Libera. Ni sa présence, ni ses déboires, ni même son post injurieux sur Madame Erignac ne semblent gêner.
Bien au contraire : « Je ne vois pas en quoi ce serait gênant. Je pense que c’est même tout à fait rassurant d’avoir dans le dispositif global des gens qui ont porté à bras-le-corps beaucoup de choses », déclare le porte-parole du parti.
Depuis 2015, le parti était apparu en perte de vitesse. Dimanche, Corsica Libera espère faire de son assemblée générale une démonstration de force.