Les interrogatoires des accusés se poursuivent au procès du double assassinat de Bastia-Poretta. Ce mercredi 19 juin, José Menconi s'est présenté à la barre de la cour d'Assises des Bouches-du-Rhône. Poursuivi pour "association de malfaiteurs", le quinquagénaire s'est expliqué sur des échanges de messages avec Christophe Guazzelli, notamment autour de la tentative de vente d'une voiture.
En ce troisième jour de la semaine consacré aux interrogatoires des accusés du procès du double assassinat de Bastia-Poretta, c’est d’abord José Menconi qui s’est présenté, ce mercredi 19 juin, à la barre.
Âgé de 58 ans, l’homme, qui comparaît libre, est poursuivi pour "association de malfaiteurs".
Il lui est notamment reproché d’avoir été en possession d’un téléphone crypté PGP avec lequel il a, selon les enquêteurs, échangé des messages avec Christophe Guazzelli, l’un des principaux accusés qui refuse toujours de comparaître.
“Ce téléphone, se défend José Menconi, c’est Christophe Guazzelli qui me l’a donné. Il n’arrivait pas à vendre la Porsche Macan de sa compagne de l’époque, Chloé Castellana. Il savait que j’avais fait ce métier, il m’a demandé d’essayer de m’occuper de la vente du véhicule.”
“Vous n’avez pas trouvé ça curieux ?”
La rencontre entre les deux hommes avait eu lieu en août 2017 dans un restaurant de plage de Saint-Tropez.
Selon l’accusation, le bénéfice de cette vente de voiture aurait été destiné à assurer financièrement la fuite de Christophe Guazzelli après le double assassinat de Tony Quilichini et Jean-Luc Codaccioni, le 5 décembre 2017.
À la barre, José Menconi conteste fermement avoir été au courant du projet criminel et rappelle n’avoir jamais réussi à vendre la voiture.
"C’est compliqué de se défendre quand on est innocent et de se justifier sur des choses que je n’ai pas faites, déclare-t-il. Je ne sais pas ce qu’on me reproche, juste d’avoir répondu à des textos."
“Vous n’avez pas trouvé ça curieux que Christophe Guazzelli vous remette un PGP pour la vente d’un véhicule ?”, demande l’une des juges assesseures.
“Je suis d’accord avec vous, mais je sortais de prison, répond José Menconi, j’avais besoin d’argent et cette vente m’aurait permis de m’en faire un petit peu. Ce téléphone était pour la vente de la voiture, je n’ai rien à me reprocher."
Une justification reprise par l’un de ses avocats. “C’était destiné à vendre ce Porsche Macan. Pire encore, il ne se débarrasse pas de ce PGP. C’est lui qui dit aux enquêteurs qu’il a un PGP par rapport à ce Porsche Macan. Il a un accident de moto quand il fait de l’enduro, le PGP se casse et il le garde six mois et demi. Vous pensez très sincèrement que quelqu’un qui aurait à voir ne serait-ce qu’un pourcent dans une affaire comme ça ne se débarrasse pas de ce téléphone ?”, interroge Me Amaury Auzou.
Le compte rendu d'audience d'Alain Stromboni et Yann Benard :
Questionné sur ses autres échanges avec Christophe Guazzelli, après le double assassinat, José Menconi répond : "dans ma tête, Christophe, c’est un jeune qui jouait au foot, jamais à ce moment-là je ne peux penser que c’est lui. Je me moque un peu de lui, je veux savoir s’il ment ou s’il dit la vérité. C'était de la curiosité mal placée."
Au sujet des deux victimes de l'aéroport, il martèle "n'avoir aucun gief contre elles", précisant que s'il "avait été au courant, jamais [il] n'aurait laissé faire". Et d'assurer, face aux jurés : "je ne suis pas un pyromane mais un pompier."
Retour dans dans le box
L’audience de ce mercredi s’est poursuivie avec l’interrogatoire de Jimmy Bailleul. Renvoyé pour association de malfaiteurs, l’accusé de 38 ans, qui refusait de comparaître depuis quatre semaines, a fait son retour dans le box afin de "laver son honneur", a-t-il précisé.
Il lui est notamment reproché la destruction d'une valise contenant des masques et d’avoir exfiltré de Corse par bateau, le soir des faits, l’un des co-accusés, Abdel-Hafid Bekouche. Poursuivi pour "assassinat en bande organisée", ce dernier refuse toujours de revenir dans la salle des assises.
“Je n’ai exfiltré personne”, a affirmé Jimmy Bailleul devant la cour, avant d’être lui aussi interrogé - sans être assisté d'un avocat - sur des messages envoyés avec son téléphone PGP.