Le député UDI Charles de Courson a déposé un amendement pour attaquer l’absence de TVA sur les vins corses vendus sur l'île. Elle est à 20% sur le continent. Une réunion s’est tenue lundi à Patrimonio entre les viticulteurs corses et le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni.
Les vins corses vendus sur l'île, non-soumis à la TVA, pourraient-ils être taxés à 20%, comme c’est le cas sur le continent ? Réunis lundi à Patrimonio, les viticulteurs corses ont fait preuve de colère contre un amendement UDI à l’Assemblée nationale allant dans ce sens.
Une compensation
Pour eux, l’aménagement de la TVA, a permis de redresser la filière plutôt que de s’enrichir. « C’est parce que nous sommes sur une île qu’on a ces avantages, rappelle Mathieu Marfisi, président du syndicat de l'A.O.C. Patrimonio. On a des coûts de production beaucoup plus élevés que sur le continent, du fait de l’importation des matières premières et de l’exportation des produits finis qui nous coûtent plus cher et on n’a pas accès aux mêmes services que sur le continent, je pense notamment aux prestataires d’embouteillage. »Confiance et vigilance
Viticulteurs et restaurateurs craignent de devoir réorganiser très largement leur modèle économique si une telle hausse devait se produire.Le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, présent à la réunion des viticulteurs se montre à la fois confiant et vigilant : « Il ne faut pas dramatiser mais il ne faut pas sous-estimer non plus. Il nous appartient donc d’apporter une réponse commune, cohérente, argumentée, portée par le plus grand nombre d’acteurs économiques, relayée par tous les élus -les élus de l’Assemblée de Corse bien sûr, c’est ce que nous proposerons- mais également les six parlementaires, quatre députés, deux sénateurs, discuter avec le gouvernement, prendre toutes les garanties. »
Le tabac en question
Un autre combat concernera très vite les prix du tabac en Corse et Gilles Simeoni avertit : cette-fois Charles de Courson, député UDI qui a déposé l’amendement sur le vin corse n’est pas le seul à Paris à vouloir croiser le fer sur la question.Michèle Delaunay, rapporteure du volet assurance-maladie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017, prévoit notamment une hausse de la taxe sur le tabac dans l’île (25% moins élevée que sur le continent) et que le produit des taxes en Corse ne finance plus les collectivités territoriales corses, mais la Sécurité sociale, comme sur le continent, rappellent Les Echos. La série d’amendements proposés par l’ancienne ministre est examinée dès ce mardi en Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
#Tabac en #Corse : je demande également que la fiscalité soit fléchée sur l'Assurance maladie, pas la collectivité Corse #PLFSS @FTViaStella
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 18 octobre 2016