Elus publics n°1

De nombreuses enquêtes rappellent que le maire reste la personnalité politique préférée des Français. Pourtant, parmi les premiers édiles, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir jeter l’éponge, lors les prochaines Municipales de mars 2020. 
 

La vie de maire est un sacerdoce. A la fois proches, aimés et défendus par leurs admlinsitrés, les maires sont aussi très sollicités et, la plupart du temps, ils développent un sentiment de solitude face à l'ampleur de leurs tâches. "C'est difficile la ruralité, notamment à cause des moyens financiers. C'est difficile de faire vivre ces territoires méconnus des cadres (...) surtout en ce qui concerne les transports et la desserte", déplore Hervé Pascal, le maire à Bazouges-la-Pérouse, petite commune bretonne située à 40 kilomètres de Rennes. 

Des maires de petites communes épuisés

L'édile, comme tous ces maires de petites communes qui ne sont pas des « professionnels » de la politique, partage les difficultés de ses administrés au quotidien, loin des enjeux des mégapoles : "Dès qu'on habite à 50 km des grosses agglomérations, on ne vit plus les mêmes choses. Ici, le revenu moyen médian est très bas, donc on se sent vite mis en marge de la société. Ces gens là sont de plus en plus isolés des accès aux services. Donc la moindre querelle prend une ampleur folle. Pour nous, les maires, il y a une usure psychologique parce que c'est tous les jours, tous les jours", souffle Hervé Pascal.
 

Beaucoup ne se représenteront pas


Même si le maire reste le personnage politique préféré des Français, selon un récent sondage (Odoxa-CGI réalisé pour France Info, France Bleu et la presse en région publié au mois d'octobre 2019), le constat est sans appel, beaucoup de maires, épuisés, ne se représenteront pas lors des Municipales de 2020.

Il n'y a jamais eu autant d'intention, de la part de maires, de dire qu'ils ne se représenteront pas.

"C'est une tendance que l'on observe depuis plusieurs années [...] mais ce qu'on dit un peu moins, c'est qu'on n'a jamais eu autant de démissions de maires adjoints ou de conseillers municipaux", a récemment expliqué le président de l'Association des maires de France, François Baroin, au micro de France bleu. "Et ce que l'on dit moins encore, c'est que des élus de 2014 (ayant fait un seul mandat, ndlr) ont annoncé dès à présent qu'ils ne se représenteraient pas". Pour expliquer ce phénomène, François Baroin évoque "la fatigue, la lassitude, la peur".

 

Le temps des barons


A l'opposé, il y a ceux qui sont parfois qualifiés de « barons » de la politique locale. Leur nom est étroitement associé à la ville qu’ils ou elles dirigent : Alain Juppé à Bordeaux, Jean-Claude Gaudin à Marseille, Gérard Collomb à Lyon ou Martine Aubry à Lille. "Effectivement il faut de l'autorité quand on est dans une ville; et ce n'est pas de l'autoritarisme. Si on n'a pas de vision pour une ville, ou si on ne veut pas diriger une équipe et accompagner des gens, il ne faut pas être maire", explique Martine Aubry, à la tête de Lille depuis 2001.

Dans la relation entre l'élu et ses administrés, entre grandes villes et monde rural, plus on monte dans la taille des villes, plus il semble que le maire se rapproche de l'homme politique traditionnel, avec ce que ça suppose de sentiment d'éloignement avec la réalité du quotidien. Pour renouer avec cette crise de confiance se pose la question du passage de relais par ces grands barons :  "Je vois bien les personnes qui sont au Conseil municipal ou qui pourraient y entrer et qui, demain, pourraient être maire. Autrement je n'aurais pas fait mon boulot jusqu'au bout et vous savez que je suis exigeante", s'amuse Martine Aubry. 
 
L'affection pour le maire s'exprime particulièrement dans les petites communes. Selon le sondage Odoxa-CGI, 69% des Français habitant dans des communes rurales ont une bonne opinion de leur premier édile. Le maire est par exemple quatre fois plus connu que le président de région et le député, cinq fois plus que le président de département et six fois plus que le sénateur.
C'est en effet le cas du très populaire maire communiste de Vierzon, Nicolas Sansu, qui s'est battu aux côtés de ses administrés pour conserver la maternité de l'hopital de Vierzon. Combat gagné : "L'idée a été de se battre jusqu'au bout avec des personnels engagés et des élus qui alors ont pris la mesure. J'ai lancé une pétition sur Vierzon et ses alentours; on s'est battus comme des chiens, on a été au ministère, à l'agence régionale de santé et on a arraché le fait que la maternité vive." Et au delà de cette capacité d'engagement, il semble exister un véritable rapport d'amour avec ses concitoyens; "quelqu'un qui aujourd'hui n'a pas d'égo, ou n'a pas besoin qu'on l'aime, ne peut pas être maire", insiste Nicolas Sansu.


 


Les citoyens solidaires de leur maire


Lors de la crise des "gilets jaunes", les élus, via l'association des maires ruraux, ont présentés un texte de doléances à l'Etat. Ces derniers y déplorent le manque de moyens pour leur ville ou leur village et un manque de soutien par l'État tandis que d'autres, plus proches de Paris, parviennent à obteir le soutien direct de le Présidence.

C'est le cas de Gérard Collomb, actuel maire de Lyon. "Nous recevions le président de la République lors d'une réunion des chefs d'État autour des problèmes du sida, du paludisme, de la tuberculose [les 9 et 10 octobre]. J'ai demandé au président de la République de pouvoir le rencontrer un quart d'heure avant le début du repas dans mon bureau", a expliqué l'ex-ministre de l'Intérieur sur France info."Je lui ai posé la question franchement. Je ne veux pas être au milieu d'un feuilleton qui va durer, dis-moi franchement si tu veux que je sois candidat ou pas. Il m'a dit oui, je veux que tu sois candidat. Et voilà on est parti." 

Au-delà des clivages entre maires ruraux et maires barons des mégapoles, les journées des 15 et 22 mars 2020 symboliseront donc le  premier scrutin national, depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Des Muncipales qui pourraient, compte tenu des tensions sociales qui agitent le pays, recomposer en profondeur un paysage politique fortement éclaté depuis 2017.  

 

                        Elus Publics n°1
France 3 régions, le 18 novembre à 23h05

France 3 propose une collection de 12 films documentaires sur les maires des communes de France, leur engagement, leurs difficultés et leur états-d'âme. A voir sur les antennes régionales le lundi 18 novembre à 23h05.

Gaudin, l’heure de l’inventaire

Voir et revoir le film en cliquant ici 
De Gilles Rof – 13 Productions et France 3 Provence Alpes Côte d’Azur diffusé aussi à Paris Ile-de-France

Après un quart de siècle passé à la tête de Marseille, Jean-Claude Gaudin semblait destiné à une fin de mandat en majesté.  Le vieil ogre de la politique provençale, se voyait quitter la fonction avec l’image d’un bienfaiteur de Marseille, aussi aimé que son modèle ultime Gaston Defferre.
 
Le drame du 5 novembre 2018 et la mort de huit Marseillais dans l’effondrement de deux immeubles vétustes de la rue d’Aubagne, a bouleversé l’histoire et empêche la légende de s’écrire comme le maire en rêvait. Un charmeur au verbe enjoué qui tire les dernières ficelles de sa succession tout en ne pouvant plus masquer les fractures de la deuxième ville de France.
 
Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir un maire communiste, Voir et revoir le film en cliquant ici
De  David Unger- Ciné Tévé & France 3 Centre Val de Loire 

Portrait de Vierzon Nicolas Sansu, maire depuis 2008, membre du PCF depuis 1989. Il est de tous les combats, au cœur du Berry, un territoire sinistré.
 

Gérard Collomb, baron à la sauce lyonnaise
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De Sylvie Perrin et Raphaël Truffier. 13 Productions & France 3 Auvergne Rhône Alpes
Gérard Collomb caméléon: l’agrégé de lettres classiques et amateur de karaoké, l’intellectuel de gauche, fils d’ouvrier qui ne jure que par l’entreprise, l’homme accessible chaleureux avec tout le monde mais tyrannique avec ses collaborateurs. C’est au cœur des bouchons lyonnais qu’a pris son sens l’expression «à la lyonnaise», c’est-à-dire dans une forme de modération, qui confine souvent à l’entre-soi. Gérard Collomb l’utilise à toutes les sauces, avec lui on célèbre l’humanisme "à la lyonnaise », la  laïcité "à la lyonnaise » et l’on fait naturellement de la politique "à la lyonnaise ».

Martine Aubry, la dame de Lille
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D’Hélène Desplanques 13 Productions & France 3 Hauts de France diffusé sur le Nord Pas-de-Calais

La fille de Jacques Delors, brillante énarque et étoile montante du parti socialiste, parachutée à Lille en 1995, a été désignée dauphine par Pierre Mauroy. D’une arrivée sur fond de trahison à des débuts difficiles jusqu’à une belle reconnaissance via la culture, la trajectoire de l’élue lilloise est pleine de rebondissements. A l’aube d’un probable quatrième mandat, les relations entre Lille et son édile sont aussi passionnelles que son légendaire caractère.
 

 

Juppé, un roman bordelais
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D’Antoine Laura - 13 Productions et France 3 Nouvelle Aquitaine

Jusqu’au bout Alain Juppé aura été fidèle à sa réputation d’homme aussi imprévisible que déconcertant. Février 2019, à la surprise générale, le maire de Bordeaux annonce son départ pour le Conseil Constitutionnel. L’annonce claque comme un uppercut, d’autant qu’Alain Juppé laisse son trône sans descendance. Ses plus proches collaborateurs sont abasourdis. Son histoire d’amour avec Bordeaux, dont il n’a jamais fait mystère, s’achève. Indéniablement, Alain Juppé aura été un grand maire, transformant de manière spectaculaire la belle endormie en métropole attractive, moderne et branchée. Que de chemin parcouru depuis le parachutage du « meilleur d’entre nous tous» plus de vingt ans en arrière !

La campagne de mon père
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Réalisation Galéane Leclerc et Bernard Cazedepats - Ego Productions & France 3 Occitanie également diffusé en Pays de la Loire

Un maire se démène pour faire vivre son petit village du Gers. L’école va fermer et avec elle, la vie du village va s’éteindre. Un constat douloureux. Mais nombreux sont celles et ceux qui comme lui, se battent encore pour faire vivre ou revivre nos campagnes.
 
La Mairie, au cœur de l'hôtel de ville d'Amiens
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Réalisation Claude-Juile Parisot- Les films du Balibari & France 3 Hauts de France diffusion Picardie
En immersion dans les bureaux, couloirs et guichets de la mairie d’Amiens auprès des élus, agents administratifs, huissiers, officiers d’état-civil et bien sûr des habitants.
 
Jacques Hébert, une vie rebelle
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De Thierry Durand-Almérie Films- Productions de la grande Vallée &France 3 Normandie

Disparu l’année dernière, ce dernier compagnon de la libération fut le maire charismatique de Cherbourg.
 
Dans la peau d'un maire (à Bazouges-la-Pérouse)
Voie et revoir ce film en cliquant ici

Réalisation Patrice Gérard- Aligal Production & France 3 Bretagne

Le maire, c'est parfois la dernière porte où peut encore taper le concitoyen. Qu'est-ce que cela veut dire être maire dans une commune de 1700 habitants ?
 
Journal de maires
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Réalisation Audrey Gordon -Ciné Tévé & France 3 Grand Est

Trois maires se racontent dans leur rôle d’élu, leur travail, leurs doutes, leurs rêves. Deux hommes et une femme, en Alsace, en Haute-Marne et en Lorraine.
 
Premiers de corvée Maires de campagne
Voir et revoir ce film en cliquant ici 

Un documentaire de Katia Chapoutier- Ciné-Tévé & France 3 Bourgogne- Franche-Comté

C’est une belle journée de printemps et dans trois villages de la région Bourgogne Franche-Comté, trois maires se préparent chacun de leur côté pour un rendez-vous important.
C’est un jour où ils épousent leur fonction officielle un peu plus que d’habitude.
 

Evviva u mere 
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Ecrit par Paul Turchi Duriani, réalisé par Cyril Claus.
Coproduction Mécanos Productions & France 3 Corse ViaStella

Cozzano. Village de moins de 300 habitants. C’est le village que le Président de la République a choisi pour boucler son grand débat. Il a rendez-vous avec des Maires qui en arrivent à douter de leur fonction. Parce qu’être maire d’une petite commune, perdue loin d’une ville, c’est loin d’être le paradis. Aujourd’hui, Cozzano est au centre de toutes les attentions. Mais que se passe-t-il au village lorsque les feux de la rampe s’éteignent ? C’est avec beaucoup de sincérité et de simplicité que les maires de Cozzano, Morsiglia et Pino se confient.

 



 









 

 

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