Glyphosate, pesticides : une nécessaire et inévitable remise en question

2000 volontaires ont fait analyser leurs urines pour déterminer si elles contiennnent du glyphosate. Un sujet qui inquiète. Mais les agriculteurs sont-ils prêts à trouver des alternatives aux produits phytosanitaires, alors que les particuliers n'ont désormais plus le droit d'en acheter ? 

C'est une décision de justice qui a fait beaucoup de bruit. Le 15 janvier 2019, le tribunal administratif de Lyon a décidé l'interdiction immédiate du "Roundup Pro 360", un produit désherbant contenant du glyphosate de Monsanto/Bayer. La justice a annulé l'autorisation de mise sur le marché de ce produit, estimant qu'il devait "être considéré comme une substance dont le potentiel cancérogène pour l'être humain est supposé". Ce produit est très utilisé dans le milieu viticole. Dans le Loir-et-Cher, par exemple, des viticulteurs dénoncent cette décision rapide et se demandent comment ils vont pouvoir trouver un subsitut au glyphosate. Ceux qui ont fait le choix de s'en passer avouent que leurs coûts de production sont 30% plus élevés que ceux de leurs confrères. Et se demandent si le grand public est prêt à payer plus cher tout ce qu'il consomme. 
 

Le Roundup Pro 360, désherbant qui contient du glyphosate vient de voir son autorisation de mise sur le marché annulé par le tribunal administratif de Lyon. réactions d'agriculteurs dans le Loir et Cher. ©France 3 Centre-Val de Loire

A Orléans, des "pisseurs volontaires"

Emmanuel Macron s'est engagé a bannir définitivement le glyphosate en France en 2021. En attendant, l'utilisation de ce produit controversé est interdite dans les espaces verts et les particuliers ne peuvent plus en acheter depuis le 1er janvier 2019. Mais il reste le désherbant le plus répandu dans le monde agricole. Un peu partout en France, des associations ont décidé de mener une campagne de sensiblisaion. Le week-end des 19 et 20 janvier, 2000 personnes ont accepté de faire analyser leurs urines pour savoir si elles contiennent du glyphosate. A Orléans, 45 "pisseurs volontaires" se sont prêtés au jeu. Si les résultats sont positifs (les résultats seront connus autour du 10 février), les "victimes" porteront plainte pour mise en danger d'autrui. 
des volontaires ont accepté un peu partout en France de faire tester leur urine pour étudier la présence de glyphosate. A Orléans 45 personnes ont participé au test ©France 3 Centre-Val de Loire

Les particuliers doivent s'adapter

Depuis le 1er janvier 2019, il est impossible pour un particulier d'acheter un produit contenant du glyphosate ou tout autre pesticide. En Seine-Maritime, comme partout en France,  les jardineries ont banni de leurs rayons les produits phytosanitaires et doivent désormais faire de la pédagogie auprès de leurs clients pour qu'ils trouvent des alternatives à l'utilisation des pesticides. 
Depuis le 1er janvier 2019, les particuliers ne peuvent plus acheter de produits phytosanitaires. Réactions dans une jardinerie de Seine-Maritime ©France 3 Normandie
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