Plusieurs centaines de patrons de petites entreprises de l'agglomération mulhousienne (M2A) ont manifesté samedi à Mulhouse pour dénoncer la hausse de leur cotisation foncière des entreprises (CFE) qui met, selon eux, leur commerce en danger.
Les patrons de TPE et PME, qui étaient 400 selon les organisateurs, ont dénoncé le "manque de dialogue de la M2A qui manifestement joue la montre" et le "dédain des élus" selon lesquels "au nom de la collectivité, tout le monde doit faire des efforts", a expliqué à l'AFP la porte-parole de ce mouvement local des "pigeons", Ariane Wiederkehr-Bourquin.
Patronne d'une petite entreprise informatique spécialisée dans la communication, elle a vu son taux de CFE augmenter de 140%. Elle a indiqué avoir créé il y a quelques semaines ce groupe qui compte déjà près de 1.500 membres. "On ne réclame pas de ne pas payer de taxes", a-t-elle souligné, affirmant que les commerçants et artisans mulhousiens accepteraient une hausse limitée à 5%.
Le président de la M2A, Jean-Marie Bockel, a proposé samedi, dans le quotidien L'Alsace, la création d'un fonds d'intervention qui sera "très fortement doté" pour aider les TPE-PME. En contrepartie, la M2A maintiendra sa recette en matière de CFE et "la fera évoluer avec beaucoup de modération dans les années à venir".
Selon lui, cette hausse de la CFE est "vraiment vitale" pour les finances de l'agglomération. La cotisation foncière des entreprises (CFE), assise sur la valeur de l'immobilier (valeur locative des biens passibles d'une taxe foncière) est issue de l'ex-taxe professionnelle qui a été remplacée en 2010 par la Contribution économique territoriale (CET).
Les artisans et les commerçants se sont massivement mobilisés dans plusieurs régions pour que le gouvernement et les collectivités reviennent sur cette hausse. Le premier mouvement des "pigeons", emmené par les dirigeants de start-up, avait obtenu en septembre un recul du gouvernement sur l'imposition des plus-values sur les cessions d'entreprises.