Jean-Marc Ayrault l'a annoncé vendredi 30 novembre, à quelques heures de l'ultimatum de Mittal pour la cession de la filière chaude. Selon le Premier Ministre, il n'y aura pas de plan social.
Pas de nationalisation, pas de plan social, pas de rallumage "à court terme" des hauts-fourneaux de Florange, le gouvernement a donné ce vendredi soir le sentiment d'avoir reculé face à Mittal en choisissant de ne pas nationaliser Florange. Le Premier Ministre qui a fait une courte allocution depuis Matignon a annoncé qu'il n'y aurait pas de plan social à Florange et que Mittal "s'engageait à investir 180 millions d'euros sur les 5 prochaines années". Ce qui est finalement bien peu au regard des investissements nécessaires pour maintenir en état les deux hauts-fourneaux qui n'ont cessé de se dégrader pendant les longs mois d'arrêt.
Ces hauts-fourneaux seront maintenus en état en vue de la réalisation du projet ULCOS, selon Jean-Marc Ayrault.
Autre annonce : l'engagement de Mittal de renforcer "l'investissement de la filière froide, en particulier dans l'emballage". Mais de tels investissements avaient déjà été programmés et annoncés...
Enfin, Mittal "s'est engagé à ne pas réaliser ces investissements à Florange au détriment d'autres activités de la filière en France". Et le chef du Gouvernement a prévenu : il utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect par Mittal de ces engagements.
Colère des sidérurgistes
Pour les sidérurgistes, l'annonce de cette "troisième voie" n'a pas déchaîné l'enthousiasme, n'a finalement convaincu personne. Dans leurs têtes c'est le triste souvenir des fausses promesses de Gandrange qui fait petit à petit son chemin et les inquiètent plus que jamais pour l'avenir de la sidérurgie dans la vallée de la Fensch.La première réaction a été celle de Lionel Burriello, responsable du collectif jeunes à la CGT de Florange : "on a l'impression de revivre un Gandrange 2, on s'est fait enfumer pendant une semaine et ce soir , j'ai l'impression d'avoir affaire à un traître."