Les quelque 1.000 salariés de General Motors à Strasbourg connaîtront 28 jours de chômage partiel au premier semestre 2013, a-t-on appris mardi auprès des syndicats.
"La direction a annoncé au CE 28 jours de chômage partiel pour la fabrication" durant cette période, a affirmé à l'AFP le secrétaire CFDT du comité d'entreprise Jean-Marc Ruhland. GM Strasbourg a justifié cette décision par des volumes de production insuffisants au regard des effectifs. "Le centre de recherche est également concerné, avec 10 jours chômés de mars à juin 2013", a ajouté de son côté la CGT dans un communiqué. L'annonce intervient alors que General Motors est en négociation exclusive avec un repreneur, le belge Punch Metals International, pour le site alsacien spécialisé dans les boîtes de transmission. La vente devrait être actée fin décembre à l'issue d'une procédure de conciliation au tribunal administratif de Strasbourg.
200 000 transmissions par an
Pour la CFDT, le recours au chômage partiel est logique "parce qu'on est sur un volume de transition". Cela signifie, poursuit M. Ruhland, que la direction "nous donne juste de quoi rester "profitables" pour pouvoir enchaîner avec un nouveau produit derrière". Dans son offre de reprise, Punch s'est engagé à "produire pour GM Company un volume de 200 000 transmissions par an en 2013 et 2014", conformément aux commandes déjà passées par le géant américain à l'usine de Strasbourg. Le groupe industriel belge s'engagerait ensuite à maintenir l'activité à Strasbourg,en produisant une nouvelle boîte de transmission 8 vitesses à destination de l'industriel allemand ZF, son principal client.
Pour un euro symbolique
La CGT du site strasbourgeois a pour sa part dénoncé "une tromperie de plus", la direction imposant du chômage partiel alors que "la production journalière augmente comme par magie". Passée en 2008 sous la coupe de Motors Liquidation Company (MLC) -la structure chargée de liquider les actifs de GM après son dépôt de bilan-, l'usine alsacienne avait été reprise en septembre 2010 par son ancienne maison mère pour un euro symbolique. En contrepartie de sacrifices consentis par les salariés, le constructeur américain s'était alors engagé à assurer à l'usine un carnet de commandes jusqu'en 2014 et à lancer de nouveaux produits pour pérenniser l'activité au-delà. Cette stratégie n'ayant pas porté ses fruits, General Motors est parti en quête d'un éventuel repreneur.