Plus de 2.000 salariés de sociétés de services aéroportuaires, selon les organisateurs, se sont rassemblés devant le Parlement européen contre un projet visant à renforcer la concurrence.
Les groupes politiques du Parlement européen se sont prononcés mardi pour le rejet mercredi d'une proposition visant à renforcer la concurrence dans les secteur des services aéroportuaires. Plus de 2.000 salariés de sociétés de services aéroportuaires, selon les organisateurs, s'étaient auparavant rassemblés devant le Parlement européen à Strasbourg contre ce projet.
Derrière des banderoles proclamant, en plusieurs langues "La Commission européenne tue l'Europe sociale", ou "Casse sociale, non merci!", les manifestants, dont près d'un millier d'employés de l'aéroport de Francfort, entendaient dénoncer les conséquences sociales de ce projet et le danger qu'il représente selon eux pour la sécurité des voyageurs. Une concurrence renforcée "ouvrirait la voie à des prestataires de services dans les aéroports européens beaucoup moins préoccupées par les niveaux de sécurité et les conditions de travail", a dénoncé François Ballestero, de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF).
Ce secteur emploie quelque 150.000 personnes en Europe, répartis dans une vingtaine de métiers. Le projet présenté par le commissaire aux Transports, Siim Kallas, vise à faciliter la concurrence entre les prestataires de services chargés notamment dans les aéroports des opérations de pistes, de la gestion des bagages, ou du ravitaillement en carburant. Cette proposition fait partie d'un paquet qui comprend deux autres volets: la
possibilité pour les compagnies de vendre des créneaux horaires et des mesures contre les nuisances sonores des avions. Selon Siim Kallas, qui a défendu son projet au cours d'un débat difficile avec les élus mardi soir, ce paquet de mesures doit contribuer à des services plus efficaces,
ce qui devrait réduire les retards des vols et augmenter la capacité d'accueil des aéroports.
Mais les prises de position mardi soir laissent peu d'espoir. Le texte a déjà été recalé en commission des transports du Parlement européen et les représentants de tous les groupes se sont prononcés pour un vote négatif mercredi. En cas de rejet par la plénière, la Commission aurait le choix entre renoncer définitivement à ce projet, ou en présenter une version modifiée.