Les salariés de la papeterie Stracel à Strasbourg ont symboliquement marqué vendredi la fin de leur lutte contre la fermeture du site et le début des 250 licenciements en brûlant un cercueil et une bobine de papier, selon un syndicaliste.
"A l'issue de quinze mois de lutte, le combat se termine et les premières lettres de licenciement vont partir la semaine prochaine", a résumé Yves Bernauer, secrétaire du syndicat Force Ouvrière de Stracel (majoritaire). "Nous avions fabriqué un cercueil au début de notre combat, et nous l'avons incinéré aujourd'hui, avec une bobine de papier sortie de l'usine", a-t-il précisé.
Si les 250 salariés sont licenciés par l'industriel finlandais UPM, propriétaire du site strasbourgeois, 130 d'entre eux ont l'espoir d'être repris par un consortium cartonnier germano-belge qui a officialisé jeudi le rachat des murs et des machines pour une centaine de millions d'euros, selon M. Bernauer. Le consortium, baptisé "Blue Paper", est formé par les sociétés VPK Packaging (Belgique) et Klingele Papierwerke (Allemagne). VPK et Klingele veulent convertir l'usine, qui fabrique du papier magazine, en unité destinée à la fabrication d'emballages carton.
Le secteur du papier est largement sinistré en France. A la mi-janvier, UPM a également annoncé la vente de deux autres usines, à Docelles (Vosges, 165 salariés) et Aigrefeuille (Charente-Maritime, 45 emplois). Une autre usine strasbourgeoise, la papeterie Lana (90 personnes) a été placée cette semaine en redressement judiciaire, tandis qu'un concurrent finlandais d'UPM, Stora Enso, avait annoncé en octobre son intention de vendre une usine papetière à Corbehem (Pas-de-Calais, 350 emplois).