Des centaines de manifestants, séparés en deux camps distincts, se sont affrontés verbalement et sans violence, dans les rues de la préfecture du haut-Rhin, au moment où s'ouvrait la CLIS
La CLIS (Commission locale d'information et de surveillance), s'est réunie à 14H00 à Colmar. Depuis l'accident de Fukushima, au Japon, les partisans d'une fermeture immédiate de la plus ancienne centrale nucléaire française encore en activité, se rassemblent contemporainement aux travaux de cet organisme. Comme à chaque fois, ils ont réclamé la fermeture et le démantèlement du site. Ils exigent aussi que les travaux d'entretien soient interrompus.
Avec les vacances de carnaval, les rangs des anti-nucléaires (environ une cinquantaine de personnes) étaient renforcés par des Verts allemands.
Séparés par un cordon de forces de l'ordre, un petit cortège de 300 personnes environ, favorables à la poursuite de l'exploitation de la centrale, a défilé dans les rues. Dans le groupe, des salariés, des élus, des citoyens.
Les fédérations de l'énergie CGT, FO, CFDT et CFE-CGC ont annoncé avoir déposé lundi un recours auprès du Conseil d'État pour contester la nomination d'un délégué interministériel chargé de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
"Ce recours s'appuie sur des vices de forme et procédures car ni l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), ni la Commission Locale d'Information et de Surveillance de Fessenheim (CLIS) n'ont été préalablement consultées", expliquent les fédérations dans un communiqué commun.
Les syndicats contestent la nomination d'un "M. fossoyeur de Fessenheim", a expliqué Laurent Langlard de la CGT, estimant cette nomination "illégale".
Le poste, assigné à Francis Rol-Tanguy, a été créé par un décret du 12 décembre dernier. Dès sa nomination, M. Rol-Tanguy avait voulu se rendre à Fessenheim, mais avait été empêché d'entrer sur le site par les salariés en colère.
"Ce décret, c'est le seul document par lequel le gouvernement a officialisé sa volonté de fermer la centrale d'ici fin 2016", souligne M. Langlard. Or, selon le communiqué commun, une fermeture anticipée serait "totalement injustifiée car ne reposant sur aucun argument technique, économique, environnemental et social".
Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim est la doyenne des installations nucléaires françaises. Les mouvements écologistes réclament de longue date sa fermeture, car ils l'estiment vétuste et dangereuse.
Avec AFP