Centre pénitentiaire de Lutterbach : feu vert de Christiane Taubira

La garde des Sceaux a reçu ce matin à Paris les élus haut-rhinois pour leur annoncer sa décision. Les travaux débuteront en 2015. La nouvelle prison - de 520 places - devrait ouvrir en 2017 ou 2018. La centrale d'Ensisheim sera réhabilitée.

Face à la volonté du gouvernement de moderniser les prisons françaises la Garde des Sceaux avait promis de statuer rapidement sur la création de cette grande prison qui devrait regrouper l'ensemble des centres pénitentiaires du Haut-Rhin. Un projet qui divise depuis plusieurs années, élus et population. Parmi les personnalités politiques du département, Jean-Marie Bockel (Président de la communauté d'agglomération de Mulhouse) et Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, suivent ce dossier de très près.


Le communiqué de la Garde des sceaux

"Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice, a reçu aujourd’hui une délégation de parlementaires du Haut Rhin et d’élus de Lutterbach et de Colmar afin de leur faire part en primeur de sa décision relative à la construction d’un centre pénitentiaire à Lutterbach.

L’établissement de 520 places – 400 en maison d’arrêt et 120 en centre de détention - sera construit en maîtrise d’ouvrage publique sur l’emprise foncière déjà disponible, afin de répondre dans les meilleurs délais aux problèmes de vétusté et de surpopulation carcérale dans cette région.

En revanche, l’ancien projet annoncé sans aucune garantie de financement par le précédent gouvernement ne verra pas le jour. Ce projet prévoyait en effet la construction d’un centre de 732 places, au moyen d’un contrat de partenariat public privé. L’actuel gouvernement refuse la facilité de l’endettement et la déshumanisation que l’ancien projet aurait générés.

La construction du nouvel établissement de Lutterbach sera accompagnée de la fermeture des maisons d’arrêt de Mulhouse et Colmar et d’une opération de rénovation de la maison centrale d’Ensisheim, afin de restaurer la dignité des conditions de détention, améliorer les conditions de travail et garantir la sécurité."

L'ouverture de ce nouvel établissement devrait avoir lieu à l'horizon de 2017-2018, a précisé le maire de Colmar, Gilbert Meyer.
Cette annonce était attendue depuis plusieurs mois. Elle s'inscrit dans une série de projets immobiliers destinés à améliorer les conditions de détention.
La rénovation des prisons de Paris-La Santé, Fleury-Mérogis, Baumettes 2 et Aix 2 est notamment prévue, pour un total de 800 millions d'euros sur la législature.
Le site de Lutterbach avait déjà été retenu en 2010 par le précédent gouvernement, pour un projet autrement plus ambitieux de "super-prison" de 732 places, visant à remplacer les trois établissements pénitentiaires du Haut-Rhin : outre Colmar et Mulhouse, il aurait entraîné la fermeture de la maison centrale d'Ensisheim.
"Ce projet annoncé sans aucune garantie de financement par le précédent gouvernement ne verra pas le jour", a précisé le ministère, en soulignant que "l'actuel gouvernement refuse la facilité de l'endettement et la déshumanisation que l'ancien projet aurait générés"
Le maire de Colmar, Gilbert Meyer, s'est dit "déçu" de la décision de la Garde des Sceaux, et décidé à "continuer à plaider pour un maintien d'une maison d'arrêt à Colmar. On ne peut pas totalement supprimer la maison d'arrêt de Colmar", a-t-il estimé en assurant que les travaux de rénovation et de mise aux normes ne seraient pas très coûteux, "de l'ordre de 50.000 euros par place".
A Mulhouse, au contraire, le maire Jean Rottner s'est réjoui "de la fermeture prochaine de la maison d'arrêt dans sa ville. Cette dernière, située en centre-ville, est en effet source de nombreuses nuisances", a-t-il souligné dans un communiqué.
Le sénateur et président de l'agglomération de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, est pour sa part satisfait de "l'aboutissement de ce projet qu'il porte depuis de nombreuses années".
Avec AFP

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