Suite à un changement de dernière minute, les parents des petites et moyennes section bilingues de l'école maternelle de Saint-Amarin ont eu la surprise ce matin de voir passer les effectifs de la classe de leurs enfants de 24 à 33 élèves.
Le jour de la rentrée, ils étaient vingt-quatre élèves pour une enseignante et une assistante. Ce matin, les enfants des petites et moyennes sections bilingues de l'école maternelle de Saint-Amarin se sont retrouvé à trente-trois. En cause, un effet domino suite à la fermeture d'une classe de CP à peine ouverte dans la même commune.
Les CP retournent à la maternelle
Selon le souhait des élus de la vallée et des parents d'élèves, une classe de CP bilingue français-allemand a été créée à Saint Amarin cette rentrée. Elle ne comptait que dix élèves, alors que l'Inspection Académique comptait sur la présence d'au moins dix-huit élèves, dix provenant de Saint-Amarin et huit du village voisin de Moosch. Arguant d'un effectif insuffisant, l'Inspection a décidé hier de la fermeture de cette classe de CP, provoquant la réintégration des 10 élèves dans les locaux de l'école maternelle. Un jeu de chaises musicales a fait que l'école maternelle a dû réorganiser ses classes a la dernière minute et n'a pas eu d'autre choix que de rassembler petites et moyennes sections de maternelle bilingue dans la même classe, créant un groupe de trente-trois enfants âgés de trois à quatre ans. "Ces conditions sont intolérables pour le bien-être des enfants tout comme pour les conditions de travail des enseignants" explique Sandrine Gully, délégué des parents d'élèves.
"L'Education Nationale était prévenue"
Selon les élus de la vallée, le maire et le conseiller général du canton, cette situation n'aurait jamais dû avoir lieu. "L'éducation nationale a été prévenue par les parents que les huit élèves de Moosch ne viendraient pas à Saint-Amarin, ils ne les ont d'ailleurs jamais inscrit à Saint-Amarin", explique le conseiller général Jean-Jacques Weber, qui voit cette affaire comme un nouveau coup porté par le rectorat à l'enseignement bilingue. Les parents d'élèves de Moosch ont en effet décidé en juin dernier de créer leur propre école associative bilingue ABCM et ont prévenu à plusieurs reprises l'Inspection Académique que leurs enfants ne viendraient pas renforcer les effectifs de la nouvelle classe de CP de Saint-Amarin. "Ce sont des méthodes d'une administration voyoue", tonne Thomas Goepfert, président de l'APEPA, une association de parents d'élèves favorable à l'enseignement bilingue. Ce dernier accuse l'Inspection d'avoir comptabilisé les huit enfants de Moosch à la fois au sein de l'école ABCM de Moosch et au CP bilingue de Saint-Amarin et d'avoir "fabriqué" la fermeture du CP bilingue de Saint-Amarin arguant d'un manque d'élèves.
Possible blocage de l'école
Les parents d'élèves de CP et de maternelle de Saint-Amarin expriment leur colère face à la situation, ils envisagent de bloquer l'école maternelle pour être écoutés par l'Inspection. Ils demandent un retour à la situation connue à la rentrée, soit le maintien de la nouvelle classe de CP bilingue et un retour à la normale en termes d'effectifs à l'école maternelle.