Les activités de la polyclinique privée des trois frontières à Saint-Louis (68) seront reprises au premier janvier prochain par le centre hospitalier public de Mulhouse. En grande difficulté financière, la polyclinique devait trouver un nouveau partenaire pour éviter de disparaître.
Malgré des efforts pour augmenter le volume de son activité, la polyclinique des trois frontières a accumulé les pertes depuis plus de trois ans. Sur le seul exercice 2012, la structure accuse un déficit d'un million d'euros. La situation n'était plus tenable pour le seul centre hospitalier du secteur. Il lui fallait trouver d'urgence des fonds pour continuer de servir un bassin de population de 80.000 personnes.
Partenariat avec le public plutôt qu'avec le privé
La communauté de communes des trois frontières, qui détient déjà la plus grande partie du foncier de la polyclinique ne pouvait pas apporter de fonds supplémentaires à la polyclinique, la règlementation le lui interdisant. Les gérants de l'établissement ont donc dû rechercher un nouveau partenaire, à l'image des autres cliniques privées françaises. "Aujourd'hui en France, la moitié des cliniques privées sont dans le rouge et la tendance naturelle est de se regrouper comme cela a été le cas à Colmar ou à Mulhouse" explique le Dr Guy Ventré, président de la commision médicale d'établissement de la polyclinique des trois frontières. Des partenaires privés ont d'abord été recherchés et la polyclinique s'est vue présenter quatre projets de reprise. "Aucun ne faisait sens économiquement" ajoute Guy Ventré. Il a donc fallu chercher une autre solution et la possibilité de trouver un accord avec le centre hospitalier de Mulhouse a émergé.
Maintien de l'activité et élargissement de l'offre de soins
Le nouvel accord verra la société gérant la polyclinique disparaître au profit d'un "groupement de coopération sanitaire" et une partie des activités de la polyclinique entrera dans le giron du service public hospitalier. Le groupement sera un établissement de santé de droit privé, à tarification privée. Cette solution permettra le maintien des activités actuelles à Saint-Louis et la création notamment d'un service de médecine gériatrique et le développement progressif d'un service de psychiatrie, totalement absent du Sud-Alsace actuellement. "C'est une bonne solution pour nous", explique le maire de Saint-Louis Jean-Marie Zoellé, "notre priorité était de développer la proximité des soins et nous y arriverons de cette manière".
Maintien des emplois
La nouvelle structure s'engage à conserver l'intégralité des 234 postes de la polyclinique. Toutefois, un quart des salariés seront intégrés aux effectifs du centre hospitalier de Mulhouse. Ces derniers pourront choisir d'intégrer ou non la fonction publique hospitalière. Les autres salariés de la polyclinique conserveront leur statut actuel.
Le reportage de France 3 Alsace :
Intervenants :
- Dr Guy Ventré, président du conseil médical d'établissement de la polyclinique de Saint-Louis
- Dr Jean Sengler, président du conseil médical d'établissement du centre hospitalier de Mulhouse
- Roland Igersheim, président de la polyclinique de Saint-Louis