Coop Alsace s'apprête à céder ses magasins de proximité au groupe Carrefour

Le conseil d'administration de Coop Alsace, qui s'est tenu le 26 octobre 2013, a décidé d'ouvrir des négociations exclusives avec le Groupe Carrefour dans le cadre d'un projet de cession de son réseau de magasins de proximité.

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La nouvelle a été officialisée lundi matin par un communiqué commun.

"Carrefour souhaite maintenir l'enseigne Coop Alsace, conserver le caractère alsacien spécifique de l'offre produits et offrir des conditions de viabilité économique pérennes pour les magasins repris ainsi que pour les salariés.

Fort du plan de relance déjà engagé, le projet de Carrefour répond aux objectifs que s’était fixé le conseil d’administration de Coop Alsace à savoir :
la sauvegarde d’un maximum d’emplois, le maintien de l’essentiel des points de vente et d’un projet régional et économique pour l’Alsace."


Selon le patron du groupe alsacien, Christian Duvillet, une "petite quinzaine de magasins ne seraient pas repris", mais conservés par Coop
Alsace "avec une vocation peut-être un peu différente". En revanche, Carrefour reprendrait la totalité des 440 salariés concernés.

Les doutes des syndicats

Contacté par l'AFP, le délégué FO Laurent Hobel a estimé que les salariés "ne sautaient pas de joie", car cet accord équivalait à entériner, selon lui, "la liquidation des Coop". "Carrefour garde l'enseigne Coop parce que l'image est porteuse, mais ce ne seront plus des Coop", a-t-il encore commenté.

Les syndicats redoutent "de nouvelles suppressions de postes, une fois que les magasins passeront dans le giron de Carrefour", a ajouté le syndicaliste, qui a par ailleurs émis des doutes sur la capacité de la direction de Coop à conserver de manière viable une quinzaine de magasins.

Une restructuration engagée depuis 2011

Confrontée à des difficultés depuis plusieurs années, notamment en raison de la concurrence des autres réseaux de distribution français (et allemands, derrière la frontière toute proche), Coop d'Alsace a frôlé le dépôt de bilan et engagé depuis 2011 un vaste plan de restructuration.

En août, elle a achevé la cession au mouvement Leclerc de ses six hypermarchés et 22 supermarchés. Le groupe avait par ailleurs engagé plusieurs plans de suppressions d'emplois dans son réseau de points de vente de proximité, dont il avait confié l'approvisionnement, en 2012, au groupe Casino.

Casino a "également concouru à l'appel d'offres" lancé pour trouver un acquéreur aux magasins de proximité, mais Carrefour lui a été préféré, selon le président du groupe régional coopératif.

Un marché difficile pour les poids moyens

De fait si aujourd'hui les magasins Coop "essuient de lourdes pertes", c'est notamment "parce que Casino se servait de nous comme d'une poubelle
en nous envoyant des produits à date de péremption courte", a accusé le délégué FO.

Le groupe Coop Alsace, qui comptait quelque 3.500 salariés il y a deux ans, n'en conservera bientôt plus que 300 environ, affectés à des activités de logistique, de boucherie-charcuterie industrielle, ou dans des cafétérias, selon M. Duvillet. Mais en prenant en compte les salariés passés (ou en passe de l'être) sous le giron de Leclerc et de Carrefour, "nous avons conservé plus de 75% des emplois", s'est-il félicité.


Selon le patron alsacien, la cession de l'essentiel des activités de distribution à des groupes d'envergure nationale était inéluctable, car "aujourd'hui, pour être compétitif dans la distribution il faut disposer de plusieurs milliards d'euros de chiffres d'affaires, il n'y a pratiquement plus de place dans ce secteur pour des acteurs intermédiaires".

Le groupe Carrefour, de son côté, a fait savoir qu'il "souhait(ait) maintenir l'enseigne Coop d'Alsace" et "conserver le caractère alsacien spécifique de l'offre produits". Autrement dit, "Carrefour s'est engagé à référencer les produits de charcuterie Coop Alsace et à promouvoir les produits régionaux", a traduit M. Duvillet.


L'interview de Christian Duvillet, président de Coop Alsace, par Sylvie Malal au journal de 19 h ce lundi



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