Ce matin à l’appel de l’unité syndicale une cinquantaine de surveillants alsaciens, lorrains et franc-comtois ont bloqué l’accès de la Direction inter-régionale des services pénitentiaires. Les gardiens dénoncent la suppression des fouilles corporelles à l’issue des parloirs.
Une cinquantaine de gardiens des maisons d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), Toul (Meurthe-et-Moselle), Vesoul ou encore Bar-le-Duc ont commencé à se rassembler dans le calme dès 7H00 sous une pluie fine devant le siège de la direction interrégionale des services pénitentiaires. Une délégation de Nancy-Maxéville est arrivée plus tard dans la matinée.
Les manifestants ont demandé à être reçus par leur direction pour demander une centaine d'effectifs supplémentaires dans le Grand Est contre la "diminution des moyens sécuritaires".
"On ne peut à la fois se serrer la ceinture et baisser son froc", clamait une banderole déroulée devant un braséro, tandis que sur une autre on pouvait lire "Taubira m'a tué".
Le personnel des prisons, parmi lesquels des gradés, réclament l'abrogation de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, adopté après une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
La Cour européenne avait assimilé à des traitements inhumains et dégradants les fouilles corporelles systématiques dont faisait l'objet un détenu de l'Oise.
Les surveillants dénoncent les "facilités" ouvertes aux détenus pour faire entrer des objets illicites dans l'enceinte des prisons. "C'est la porte ouverte à tout", a estimé Fabrice Carbillet, délégué régional pour la Lorraine.
D'après les gardiens, les portiques de détection pour les familles ne suffiront pas à détecter couteaux en céramique, drogues et clés informatiques USB. "La sécurité des agents et des détenus est en jeu", selon Emmanuel Merlot venu de Mulhouse.
David Margot, 39 ans, surveillant au parloir de la maison d'arrêt de Bar-le-Duc a affirmé se sentir "en insécurité". "Si on nous enlève notre autorité, on nous enlève le respect des détenus", a-t-il expliqué.
Christophe Schmitt, délégué régional FO pour l'Alsace et la Franche-Comté a déploré qu'un courrier à la ministre de la Justice Christine Taubira soit jusque là resté sans réponse.
Les gardiens répondaient à un appel des syndicats FO, du Syndicat pour les surveillants (SPS) et de la CFTC. L'UFAP, syndicat majoritaire au niveau national ne s'était pas joint au mouvement.
Avec l'AFP.