C’est sur l’emplacement d’un ancien cimetière que le cinéaste britannique propose une version moderne de la danse macabre, à l’initiative d’une association bâloise, « Totentanz 2013 » .
Nous sommes à Bâle, entre la rue du Totentanz, la rue de la danse macabre, et la Prediger Kirche. Sur l’emplacement de l’ancien cimetière, Peter Greenaway fait danser la mort grâce à une installation vidéo : un squelette qui danse et qui bouge ; la mort est grotesque, la mort entraîne ses spectateurs, elle les fascine, et surtout, elle est présente partout.
« C’est l’Eros et thanatos des grecs, c’est le tout début et la toute fin, c’est tout ce que l’Homme ne saura jamais contrôler, même s’il l’imagine possible ». Peter Greenaway était présent à Bâle ce 31 octobre, pour le vernissage de son installation. « Je me suis toujours intéressé au Moyen Age, et j’ai une formation de peintre, je connais mes classiques et donc le célèbre Totentanz de Bâle », explique-t-il. « Evidemment, pour ce travail-ci, je me suis documenté, et partout – à Londres, à Lübeck, au Mexique ou en Sicile - c’est le même message : la mort est inéluctable, et elle l’est pour tous ! ».
Un Totentanz qui rappelle aux hommes qu’ils doivent tous mourir : personne n’échappe à la mort, du cardinal au paysan, de l’artisan à la jeune vierge. « C’était un rappel aux croyants qui devaient se souvenir de faire repentance, parce que la mort va tous les emmener avec elle. Un sermont de repentance peint sur le mur du cimetière en quelque sorte », explique Sabine Söll – Tauchert, la conservatrice de la section d’histoire de l’art du Musée Historique de Bâle.
Le Totentanz, une relique des temps anciens, obscurs et effrayants ? Non - Les initiateurs de son renouveau ont voulu suggérer la permanence et l’actualité du sujet dans un monde qui nous incite à ne pas envisager la fin. Une danse macabre Reloaded façon 21ème siècle : « Tout le monde connaît le Totentanz, mais peu de gens savent de quoi il s’agit vraiment », nous raconte Matthias Buschle, l’un des initiateurs du projet Totentanz 2013. « Nous avons voulu créer une danse macabre du 21ème siècle, une installation vidéo. Au Moyen-Age, on disait « vit bien car tu dois mourir » ; nous, nous disons : « C’est parce que tu dois mourir que tu dois profiter de la vie ! ». La mort est toujours là, c’est notre conception de la vie qui a changé au fil des siècles ! ».
Une installation vidéo en extérieur et dans la Prediger kirche, des visites guidées au musée historique de Bâle, des conférences et des concerts, voilà le programme jusqu’à fin novembre. Ensuite, l’association « Totentanz » envisage de partir en tournée européenne avec son installation.
TOTENTANZ 2013, jusque fin novembre 2013, entrée libre, jusque 22H.
Site de l'association "Basler Totentanz 2013": http://baslertotentanz.ch/
Site du Musée Historique de Bâle: http://www.hmb.ch/home.html
Site de la Predigerkirche de Bâle: http://www.ckk-bs.ch/