Une quarantaine d'élus alsaciens ont signé une pétition pour demander une loi visant à abolir la prostitution, avant l'examen d'une proposition en ce sens mercredi à l'assemblée nationale, ont annoncé samedi les associations à l'origine de l'appel.
La pétition lancée par les antennes bas-rhinoises du "Mouvement du Nid" et "Osez le féminisme" réclame notamment l'interdiction de l'achat d'actes sexuels, la pénalisation des clients, le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, la mise en place d'alternatives à la prostitution et une politique de prévention. La députée européenne Catherine Trautmann, l'ancien ministre délégué UMP François Loos, les présidents UMP de la région Alsace Philippe Richert et du département du Bas-Rhin Guy-Dominique Kennel, ainsi que le sénateur-maire PS de Strasbourg Roland Ries et le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP) ont apporté leur soutien à cet appel.
Toutes les tendances politiques sont représentées
Six députés alsaciens ainsi que la sénatrice Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg, figurent également parmi les signataires. "Toutes les tendances politiques sont représentées, c'est un appel transpartisan", s'est félicité la coordinatrice du "Nid", Isabelle Collot lors d'une présentation à la presse. La pétition réuni également les signatures d'une cinquantaine d'associations féministes, catholiques, du monde de la culture, des syndicats ainsi que le Front de Gauche. "Une loi est nécessaire. Il faut être orgueilleux avec cette loi. La confidentialité de la prise de position n'a pas beaucoup d'intérêt, c'est pourquoi j'ai signé", a expliqué M. Loos, candidat UDI à la mairie de Strasbourg présent lors de la présentation.
la proposition de loi suscite déjà des polémiques
Les associations qui dénoncent également les violences faites aux prostituées ont rappelé que les choses étaient "en train de bouger" dans plusieurs pays d'Europe, notamment en Allemagne, où l'ouverture des maisons closes refait débat. La proposition de loi contre la prostitution qui doit être examinée à partir de mercredi par les députés suscite déjà des polémiques sur l'aspect de la pénalisation des clients de prostitué(e)s, en prévoyant de sanctionner le recours à une prostituée d'une amende de 1.500 euros, doublée en cas de récidive. Les deux associations souhaitent que la proposition de loi aille plus loin dans la pénalisation en assimilant l'achat d'actes sexuels à un délit et non à une simple contravention.