Mohamed Camara : "Ils m'ont tout simplement envoyé en prison…"

Mohamed Camara, qui réside à Nancy, a été emprisonné par erreur pendant 5 mois en raison d'une homonymie. Le 6 janvier 2014, la Cour d'appel de Paris lui a accordé 45 mille euros de dommages et intérêt. Il témoigne.

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Les faits remontent au mois de juillet 2001, lorsque dans un train, le Paris-Bruxelles, Mohamed Camara est interpellé en vertu d'un mandat d'arrêt international. Les forces de l'ordre croient alors tenir un homme, condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle pour viol d'enfants.

"Ils n'ont pas cherché à comprendre, ils m'ont simplement envoyé en prison, donc sans raison valable alors que le coupable lui, était toujours en fuite

Car Mohamed Camara n'est pas l'homme recherché. Il porte le même nom, est né la même année (1973),  au même endroit (Conakry en Guinée). Il n'en faut pas plus à la justice. "L'homonymie est quasi parfaite, mais pas parfaite et puis au-delà de ça, dans le dossier de fond, nous savons que les autorités judiciaires étaient en possession de l'ADN du véritable violeur, et en 5 mois, aucun test comparatif n'a été effectué" précise son avocat Maître Frédéric Berna. Au bout de 5 mois passés en prison, Mohamed Camara est finalement libéré, le 31 décembre 2001. Les victimes ne le reconnaissant pas lors des confrontations.

Cinq mois pour rien, j'ai fait cinq mois de prison pour rien, je pense que c'est énorme".







En réparation de cette erreur, lundi 6 janvier 2014, la Cour d'appel de Paris a octroyé à Mohamed Camara 30.000 euros au titre du préjudice moral, et 15.000 euros de préjudice économique. Son avocat, Me Berna,  a indiqué qu'il n'excluait pas d'interjeter appel de cette décision, estimant le dédommagement insuffisant. Quant au vrai coupable, il court toujours.




En France, ce sont deux affaires lorraines qui font référence en matière d'indemnisations.


Patrick Dils, condamné pour un double meurtre d'enfants en 1989 avant d'être acquitté en révision, détient le record absolu, avec un million d'euros pour 15 années d'incarcération.
Christine Villemin détient le record relatif d'indemnisation d'une détention indue, après avoir touché 410.000 francs (62.500 euros) pour ses 11 jours de détention provisoire en juillet 1985, dans le cadre de l'affaire de l'assassinat de son fils Grégory.
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