Un député UMP du Bas-Rhin pour le déremboursement de l'IVG

Hier à l'Assemblée nationale, Frédéric Reiss, député UMP du Bas-Rhin, a proposé, avec 18 de ses collègues, des amendements pour que la sécurité sociale ne rembourse plus l’interruption volontaire de grossesse.

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Avant que L'Assemblée nationale ne vote mardi une disposition confortant le droit à l'interruption de grossesse en France, 19 députés UMP, dont 1 du Bas-Rhin, Frédéric Reiss, ont proposé des amendements pour le déremboursement de l'IVG, l’interruption volontaire de grossesse, par la Sécurité sociale, Ces amendements ont été massivement rejetés. Patrick Hetzel, député de la circonscription de Saverne, UMP, a été associé à tort aux signataires et précise qu'il ne l'a pas signé.

Député et médecin, Bernard Debré s'était dit "écoeuré" par cette initiative.

La notion de détresse supprimée

L'Assemblée nationale a voté mardi une disposition confortant le droit à l'interruption de grossesse en France, combattue finalement dans l'hémicycle par une majorité de la droite dans le sillage des anti-IVG.  

Près de 40 ans après la loi Veil, l'article "5 quinquies C" du projet de loi pour l'égalité femmes-hommes, qui supprime la notion de "détresse" pour une femme ne voulant "pas poursuivre une grossesse", a été adopté dans un hémicycle garni d'une centaine de députés, fait rare à une heure si tardive.

Alors que la gauche soutient d'un bloc cette disposition depuis son introduction par les députés socialistes en décembre et défend même "haut et fort" le droit à l'IVG depuis sa remise en cause en Espagne, la droite est apparue plus divisée, majoritairement contre dans l'hémicycle mais avec des voix discordantes.

Socialistes, écologistes ou communistes ont fait bloc pour défendre "un toilettage" d'une "formulation devenue obsolète" de la loi Veil, clamer le droit des femmes à disposer librement de leur corps et dénoncer tout diktat d'un "ordre moral" et toute tentation de "retour en arrière" sur l'IVG, à un temps d'"aiguilles à tricoter" et de "faiseuses d'anges".

Le "courage" de Simone Veil pour imposer sa loi en 1975, marquée par des débats violents dans l'hémicycle, ont été évoqués par beaucoup, surtout à gauche.

Nombre des oratrices et orateurs de gauche, y compris le chef de file des députés PS Bruno Le Roux, ont souligné qu'une IVG n'était "jamais un acte banal" mais une "décision douloureuse" et qu'une femme n'y recourait pas "pour le plaisir" ou comme "moyen de contraception".

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a notamment souligné que "l'IVG est un droit à part entière et pas une simple tolérance assortie de conditions".

A l'UDI, si Sonia Lagarde puis Jean-Louis Borloo ont personnellement soutenu l'article, ils ont regretté qu'il "crée une fracture inutile dans notre société, source de tensions et divisions".

Dérembourser l'IGV

Sur les bancs de l'UMP, la majorité des orateurs, souvent des membres de l'Entente parlementaire pour la Famille très actifs il y a un an contre le mariage pour les couples de même sexe, ont plaidé pour supprimer une "modification dogmatique" remettant en cause "l'équilibre" de la loi Veil et conduisant à une "banalisation de l'avortement".

Deux jours après une importante "Marche pour la vie", ils ont aussi reproché à la majorité de vouloir diviser les Français et de vouloir se "ressouder" autour d'un sujet de société entre "sociaux-démocrates, gauche, Front de Gauche qui n'ont plus grand chose en commun sur le plan économique et social".

Affirmant que "jamais la notion de +détresse+ n'a empêché une femme d'avoir accès à l'IVG" et accusant la gauche de "casser ce qui fait consensus" par seul "intérêt politicien, politicard", le chef de file des députés UMP Christian Jacob, dont des propos à la mi-journée avaient pu être interprétés comme en faveur d'un vote de l'article, a voté contre.
 
Mais des élues de son groupe comme Nicole Ameline ou Françoise Guégot ont défendu la disparition de la notion de "détresse". "Dénier aux femmes la capacité de décider serait un recul juridique et une défaite de la pensée", a lancé l'ancienne ministre de la Parité, pour laquelle si la France "ne sert pas la cause du droit des femmes, elle trahira sa tradition".

L'écologiste Noël Mamère relevait à la mi-journée que "l'UMP a donné la liberté de vote à ses députés, ce qui en dit long sur sa gêne par rapport à la montée au créneau de ses plus ultras".

L'extrême droite a plaidé pour garder la notion de "situation de détresse". "Il faut conserver ces gardes-fous qui sont aussi moraux", selon Marion Maréchal-Le Pen (FN).

La volonté d'une quinzaine de députés UMP de déremboursement de l'IVG par la Sécurité sociale, avec laquelle le président du groupe a rappelé son "désaccord", a été massivement rejetée.

Député et médecin, Bernard Debré s'était dit "écoeuré" par cette initiative.

A Jean-Frédéric Poisson, la ministre a lancé qu'il était "insupportable" de vouloir "exclure du droit à l'IVG les femmes les plus modestes".

Avec l’AFP.

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