En Champagne-Ardenne, le transporteur emploie 200 personnes. Alors que le site d'Eclaron (Haute-Marne) va fermer ses portes, des licenciements (une cinquantaine) sont à attendre sur les autres sites (Reims, Châlons-en-Champagne, Sedan).
L'offre de reprise du transporteur Mory Ducros par Arcole Industries était en bonne voie d'aboutir jeudi après l'aval de la majorité des syndicats, qui ont obtenu une meilleure indemnisation pour les 3.000 salariés menacés de licenciements et le déblocage progressif des agences.
Jean-Louis Demeulenaere, qui présidera l'entreprise Mory Ducros si l'offre d'Arcole est retenue par le tribunal, s'est dit "confiant" quant à la "viabilité dans les mois à venir" du transporteur de colis en redressement judiciaire. "Nous avons étudié dans le détail ce plan, qui a été construit. Nous croyons à
sa viabilité et nous sommes tout à fait confiants sur notre capacité à faire tourner ce nouveau réseau dans la durée", a ajouté l'ancien patron de Geodis en quittant le CE.
L'accord sur l'offre de reprise conclu jeudi à l'aube avec une majorité des syndicats, sous la houlette du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, "me paraît tout à fait satisfaisant", a-t-il estimé.
A l'issue de longues négociations dans la nuit, l'enveloppe des indemnités supra-légales prévue pour les salariés qui vont perdre leur emploi, versées en plus des indemnités normales de licenciement, est passée de 21 à 30 millions, soit quelque 10.000 euros par salarié contre 7.000 prévus initialement.
Arcole Industries propose, en outre, de sauvegarder 2.210 emplois sur 5.000, ont rappelé les syndicats CFDT, FO, CFE-CGC dans un communiqué qui ont pris "acte des améliorations apportées" et se sont dites "prêtes à signer l'accord collectif" permettant la recevabilité de l'offre.
Dans une lettre d'intention, la CFDT a affirmé que "cette offre est maintenant soumise à l'appréciation des salariés", jugeant que "toutes les conditions sont réunies pour lever les blocages" qui perturbaient depuis le début de la semaine certaines agences.
La négociation a permis "d'éviter une liquidation judiciaire", a jugé Fabian Tosolini, porte-parole de la CFDT-Transports. Mais pour Daniel Gianetto, représentant FO au CE, si l'accord "sauve plus de 2.000 personnes, ce n'est pas une victoire car 3.000 personnes vont être dans la charrette".