Invité du Grand-rendez-vous Europe 1, le député-maire UMP de Troyes (Aube) approuve la nouvelle politique économique du Président de la République. Mais François Baroin demande au gouvernement d'aller plus loin en rétablissant le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
"François Hollande applique la politique de Nicolas Sarkozy avec beaucoup moins de talent, beaucoup moins d'énergie et pas de majorité, 18 mois après avoir démonté, déstabilisé, démoli l'économie". L'ex-ministre de l'Economie n'a pas ménagé ses critiques ce dimanche 9 février 2014. Pour François Baroin, le pacte de responsabilité (baisse de charges contre emplois) proposé par le chef de l'Etat aux entreprises, "c'est ce qu'il faut faire". Lors du "Grand Rendez-vous" (Europe 1, i>télé, Le Monde), le député-maire de Troyes a assuré : que le consensus sur la baisse du coût du travail existe, je m'en félicite", "c'est ce que nous avions porté en janvier 2012 avec la TVA sociale".
François Hollande n'a pas d'autre choix
"Mais François Hollande est comme un joueur d'échecs devant son échiquier. Ce qu'il fait avec la baisse du coût du travail, c'est ce qu'on appelle un coup forcé. Il a tellement perdu ses pions et ses pièces qu'il n'a d'autre choix que de faire ce mouvement", a encore dit le responsable d'opposition.
"Il faut restaurer la révision générale des politiques publiques (RGPP)", pour profiter de "la bosse démographique" qui faciliterait le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Au contraire, a déploré l'ex-occupant de Bercy, la France a "été le seul pays à offrir comme réponse à la crise de la dette la créations d'emplois publics".
Improvisation permanente du gouvernement ?
Faut-il geler primes et avancements de fonctionnaires comme l'aurait suggéré Vincent Peillon qui l'a démenti ? M. Baroin a défendu le gel du point d'indice, "élément constitutif d'une non-augmentation des dépenses". "Je n'arrive plus à lire précisément la stratégie du gouvernement, je ne sais pas si ce sont des Tartuffe, des hypocrites, des maladroits ou si c'est une improvisation permanente", a soupiré le responsable UMP. "Vous n'allez pas faire payer aux fonctionnaires le poids de l'effort de la réduction de la dette et des déficits publics", a observé M. Baroin. "Lorsque nous avions fait le +un sur deux+, nous avons offert 50% de bonification indiciaire".
La première erreur de François Hollande a été de modifier notre réforme des retraites
Il a proposé, pour les collectivités locales, un contrat inspiré par la révision générale des politiques publiques. La "troisième source" d'économies, pour lui, "c'est le volet social, plus de 540 milliards de dépenses", dont "30% liés au financement des retraites". "La première erreur de François Hollande a été de modifier notre réforme des retraites". Il doit "corriger cette erreur" (ndlr : retour à un départ à 60 ans pour certaines catégories).
En revanche, il est opposé à une suppression des départements mais souhaite le retour au conseiller territorial (départements-régions) aboli par l'exécutif.
(avec AFP)