EDF dressait ce matin, 26 février 2014, le bilan du fonctionnement de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle). Une année plutôt sombre si on regarde le nombre d'incidents survenus en 2013. Des incidents parfaitement maîtrisés selon la direction.
Vue comme cela, l'année 2013 n'est pas des plus reluisantes pour la centrale nucléaire de Cattenom :
- 28 février 2013, il y a un an, deux ouvriers trouvaient la mort suite à la chute d'une nacelle sur le site de la centrale de Cattenom.
- 7 juin 2013, un incendie spectaculaire touchait un transformateur de la Tranche 1
- 23 juillet 2013, 58 m3 d'acide chlorhydriques se déversaient dans la Moselle.
Dans notre système de retour d'expérience, on traque le moindre écart. Tous les écarts sont déclarés, ces anomalies de niveau 1 font l'objet d'une déclaration" explique Guy Catrix, le directeur de la centrale nucléaire Cattenom
Des anomalies de Niveau 1 sur une échelle qui en compte 7, le bilan semble effectivement positif.
Afin de renforcer la robustesse et la sûreté de la centrale de nouvelles mesures, décidées après la catastrophe de Fukushima sont en train d'être mises en œuvre. Il s'agit notamment d'améliorer l'alimentation en eau et en électricité de la centrale.
Evidemment, c'est une façon de voir les choses. Mais il y a d'autres points de vue sur la question.
En 2016, le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Cattenom fêtera ses 30 ans d'existence et EDF souhaiterait le voir fonctionner au-delà de 2026, c'est-à-dire au-delà des 40 ans "fatidiques", durée de vie initialement prévue lors de la construction de Cattenom comme pour les autres centrales françaises.
Mais Greenpeace ne l'entend pas vraiment de cette oreille. Dans un rapport présenté le 25 février 2014, l'association écologiste estime que si EDF souhaite exploiter les centrales passés ces 40 années, dans des conditions de sécurité optimale, cela coûterait 4 milliards d'euros par réacteur.
Greenpeace réclame donc que la limite d'exploitation de 40 années soit respectée et écrite dans la future loi sur la transition énergétique.
Cattenom, une centrale frontalière
Dans une déclaration rapportée par nos confrères du Wort.lu, Roger Spautz, de Greenpeace Luxembourg estime qu'il devient urgent que "les gouvernements du Luxembourg, du Pays de Sarre et de la Rhénanie Palatinat, pays et états qui seraient directement affectés dans le cas d’un accident à Cattenom, s’engagent d’avantage pour une fermeture de la centrale de Cattenom et contre une prolongation de la durée de vie". Pas vraiment rassuré donc de voir EDF espérer faire fonctionner la centrale lorraine jusqu'à ses 60 ans !
Ce n'est pas la première fois que les luxembourgeois, voisins directs de la centrale mosellane, qu'ils soient citoyens, militants ou mêmes élus s'émeuvent du sort du site de Cattenom. Depuis octobre 2013, le Grand-Duché est intégré au comité d'information locale de la centrale. Il en est de même pour la Rhénanie-Palatinat et la Sarre (Allemagne).