Des salariés grévistes du groupe métallurgique Manoir Industries ont mis fin à six jours d'occupation de leur usine de Bouzonville (Moselle) lundi 10 mars en soirée, la direction du site ayant sollicité les gendarmes pour les évacuer.
"On s'est dit quitte à être virés comme des malpropres, autant que ce soit par les gendarmes", a déclaré à l'AFP Xavier Peloso, délégué CGT du site de Bouzonville.
Il a cependant précisé que l'évacuation lundi soir du site de Manoir Industries à Bouzonville (Moselle) s'était déroulée sans heurts.
La production a repris normalement depuis mardi 11 mars, a confirmé une source proche de la direction de l'entreprise, sans vouloir s'exprimer davantage.
A Bouzonville "les salariés s'investissent, jouent le jeu" pour accompagner ces changements. Aussi espéraient-ils "un geste fort" de la direction au niveau des salaires pour "retrouver la confiance", d'autant plus qu'une légère reprise de l'activité se dessine. Mais à présent "certains sont écoeurés", selon Bienvenu Camara, délégué CFDT du site.
Cette forge de près de 200 salariés était occupée jour et nuit depuis mercredi dernier par une partie des salariés, en grève pour réclamer une hausse des salaires.
La direction avait saisi le tribunal de grande instance de Metz et obtenu lundi une ordonnance de levée du blocage. Si celui-ci a été levé, les négociations salariales sont elles "revenues à zéro", selon M. Peloso.
Fondeur spécialiste de pièces métalliques de haute performance pour la pétrochomie, la construction, l'énergie ou encore la défense, Manoir Industries emploie 1.400 salariés sur sept sites dans le monde, dont quatre en France. L'industriel est en pleine mutation depuis la cession des deux tiers de son activité au groupe chinois Yantai Taihai, début 2013.