Les ex-salariés de la papeterie de Docelles (Vosges), fermée fin janvier, ont organisé mercredi 19 mars 2014, une journée portes ouvertes pour tenter de relancer le projet de reprise de l'usine sous forme de Société COOpérative et Participative, refusé par le propriétaire, le groupe finlandais UPM.
"400 à 500 personnes sont venues lors de nos portes ouvertes, ce qui est plutôt encourageant. L'idée, c'était aussi de faire un point complet avec les salariés, de voir qui est toujours partant pour une éventuelle Scop si on arrive à convaincre UPM", a expliqué à l'AFP le leader CGT Sébastien Saget.
Début mars, lors d'une réunion au ministère du Redressement productif, la direction d'UPM avait refusé la proposition des ex-salariés de reprise pour 3 millions d'euros, alors que le groupe finlandais en réclamait 10 à 12 millions. Quelque 85 anciens salariés avaient rallié la SCOP, dont le projet industriel prévoyait la reprise de 116 emplois la première année (contre 161 lors de sa fermeture).
Le projet de reprise avait été soutenu par les collectivités locales, l'Etat et des banques, l'estimant "viable".
"Sur les 85, nous avons au moins 50 personnes qui seraient toujours partantes pour la Scop. Et nous savons que l'Etat a toujours des contacts avec UPM. La porte n'est toujours pas fermée". Sébastien Saget, CGT.
L'avocat des salariés, Me Ralph Blindauer, a estimé pour sa part que le groupe finlandais avait "multiplié les obstacles pour ne surtout pas vendre l'usine, contrairement à ses promesses initiales".
"Les responsables d'UPM s'ingénient à torpiller toutes les solutions mises en place." Me Ralph Blindauer
Il a fait part de "l'intention d'aller porter le fer en Finlande avec les élus locaux".
L'annonce fin janvier de la fermeture de cette usine avait marqué la fin d'un symbole puisque Docelles, en activité depuis 1478, était la plus vieille papeterie des Vosges, qui demeurent le premier département papetier en France.
UPM, numéro un mondial du papier pour magazines, avait annoncé il y a un an son intention de réduire nettement ses capacités de production en Europe. Le groupe avait déjà cédé en octobre dernier sa scierie d'Aigrefeuille (Charente-Maritime) à une entreprise des Landes, FP Bois. Auparavant, UPM s'était également séparé de Stracel, une autre papeterie à Strasbourg, qui comptait 250 salariés.