Metz : le procès de Francis Heaulme renvoyé

C'est l'ultime coup de théâtre dans le procès de Francis Heaulme aux Assises de la Moselle. Ce 1er avril 2014, la Cour a décidé de renvoyer le procès "à une session ultérieure", le dossier ne pouvait plus être jugé en l'état. La justice va désormais s'interroger sur le rôle d'Henri Leclaire. 

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Si la décision était pressentie, elle finalement été prise ce 1er avril 2014 au deuxième jour du procès de Francis Heaulme devant les Assises de la Moselle. La Cour, en suivant les réquisitions du parquet en début d'après-midi, a décidé de renvoyer le procès. Cette décision fait suite à l'audition de plusieurs témoins-clés ce mardi. Tous les regards se sont portés sur Henri Leclaire. 

"C'est le seul moyen de connaître la vérité. Pour Dils au nom de ma Cour, je tiens à dire combien a été immense l'erreur judiciaire qui l'a frappé" a déclaré Gabriel Steffanus à la Cour qui a également exprimé sa peine pour les familles. 

Une audience particulière

L'audition d'Henri Leclaire, prévue le 8 avril 2014 avait été avancée à aujourd'hui pour permettre une confrontation avec plusieurs autres témoins qui affirment avoir vu Henri Leclaire aux abords de la voie ferrée de Montigny-lès-Metz, à proximité de l'endroit où Cyril Beining et Alexandre Beckrich ont été retrouvés morts, massacrés à coups de pierre le 26 septembre 1986. 
Henri Leclaire a été mis face à ses contradictions tout au long de son audition. Il était entendu comme témoin mais rapidement, les questions se sont faites pressantes et insistantes.
 
Henri Leclaire  n'est pas étranger à l'affaire. En 1986, il fut l'une des premières personnes interrogées et suspectées. En garde à vue, il s'était accusé du meurtre d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining avant de se rétracter et d'être blanchi. Mais depuis l'ouverture du procès de Francis Heaulme le 31 mars 2014 et l'apparition de nouveaux témoins ces dernières semaines, son nom est remonté à la surface. Il a été notamment confronté ce matin à la grand-mère d'une des petites victimes. Ginette Beckrich affirme l'avoir vu le jour du crime passer à mobylette rue Vénizélos.

De nouveaux témoins

Le président de la Cour a même bouleversé l'audience en faisant sortir Francis Heaulme de son box pour le confronter à Henri Leclaire.
Francis Heaulme, l'accusé, a déclaré avoir vu Henri Leclaire le jour du crime. "J'ai vu un homme violent qui descendait le talus. Il m'a fait peur. Il avait du sang sur le t- shirt, sur le pantalon", a alors déclaré le tueur en série.

Les jurés ont également entendu le témoignage de Christine Blindauer, une clerc d'avocat qui a affirmé avoir reçu des confidences d'Henri Leclaire à propos du crime : "Il est rentré dans les détails sur son altercation avec les enfants. Il a précisé qu'il s'en était pris à eux mais il a répété à plusieurs reprises +"Je ne les ai pas tués"+. Pour moi c'était une correction très sévère, c'est comme ça que je l'ai interprété, dans sa façon de mimer la scène et de le dire avec des mots très violents. Il est devenu tout rouge, il s'est énervé, pour moi il revivait la scène" a-t-elle déclaré à certains médias avant même son audition à la barre. 
Puis ce fut le tour de Jean Woffler, un ancien conducteur de train qui a réaffirmé avoir vu un homme les vêtements en sang  courir le long des voies ferrées sur les lieux et au moment du crime. Jean Woffler aurait reconnu Henri Leclaire "à 90%"  en voyant des reportages sur l'affaire ces dernières semaines.  

Henri Leclaire, comme le pressentait son avocat dès la mi-journée devrait être mis en examen et un supplément d'information va être demandé. 

Il s'agissait du quatrième procès dans cette affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz. Il avait débuté le 31 mars 2014 et devait durer 4 semaines. Il s'achève au bout de deux jours à peine d'audiences devant la Cour d'Assises de la Moselle, laissant les familles des victimes dans le doute, l'inconnu et les incertitudes qui les habitent depuis plus de 27 ans. 
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