Espèce protégée en déclin depuis des décennies, il ne reste que quelques couples de grands tétras dans les Vosges. La France est pressée par l'Europe de protéger l'espèce, mais l'affaire semble bien compliquée. Les Allemands apparemment s'en sortent mieux.
Avec près de 300 couples en Forêt noire en Allemagne, le déclin du volatile est pour l'instant enrayé. Les Allemands travaillent depuis des années sur la notion d'espace vital. En Forêt Noire, ils ont multiplié les zones à Tétras, réussi à contenir les touristes en dehors de ces zones et impliqué les acteurs économiques dans leur démarche. Cette politique globale appliquée sur l'ensemble du massif est respectée par tous.
Avec 600 individus environ, le nombre de grand tétras en Forêt Noire est stable depuis 5 ans. Cela représente 10 fois plus de spécimens que dans le massif vosgien. Dans le secteur du Breitfirst par exemple, au dessus de la vallée de Munster, les espaces dédiés au Tétras sont toujours visibles mais l'oiseau a complètement disparu depuis plus de 10 ans. Pourtant sur place, l'habitat est favorable : forêt peu dense, tapis de myrtilles. Mais le Tétras qu'on dit farouche ne trouve aucune tranquillité.
Quand il n'y aura plus un seul Tétras dans les Vosges, il restera le spécimen conservé au Parc de l'Orangerie à Strasbourg. Cet exemplaire est dédié à la reproduction pour constituer un cheptel. C'est la stratégie de l'association SOS Tétras : réintroduire des oiseaux nés en captivité dans le milieu naturel. L'expérience a été menée entre 2007 et 2010 avant d'être interdite par arrêté ministériel.