Ascometal : la bataille des offres en CCE

Avant l'audience de l'après-midi du tribunal de commerce de Nanterre qui s'est penché sur les 4 offres de reprise du groupe Ascometal, placé en redressement judiciaire en mars, le CCE de la matinée a été le cadre d'une "lutte acharnée" entre syndicats et administrateur judiciaire.

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L'administrateur judiciaire du groupe sidérurgique français Ascométal appuie l'offre de reprise de l'industriel brésilien Gerdau, alors qu'une majorité de syndicats soutient plutôt le projet français Supplisson, ont indiqué à l'AFP des sources syndicales, peu avant l'audience du tribunal de commerce consacrée à l'examen des offres.

Devant le Comité central d'entreprise (CCE) réuni mardi 13 et mercredi 14 mai 2014, la lutte a été "acharnée" entre ces deux prétendants, à qui les syndicats ont demandé d'améliorer leurs offres de reprise d'Ascométal, selon Yann Amadoro (CGT).

Le groupe, qui emploie 1.900 personnes sur six sites industriels en France, suscite les convoitises. Au final, quatre offres d'envergure devaient être présentées à partir de 14H30 au tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine), ainsi que des offres partielles pour les centrales hydroélectriques de Savoie.

De source syndicale, le tribunal pourrait rendre sa décision le 19 mai.

Plombée par une dette de 360 millions d'euros, l'ancienne filiale d'Usinor spécialisée dans les aciers spéciaux pour l'automobile et le secteur pétrolier, avait été placée en redressement judiciaire le 7 mars, après l'échec de négociations entre son actionnaire, le fonds américain Apollo, et ses créanciers, les banques américaines Morgan Stanley et Bank of America. Ces deux banques soutiennent l'offre du fonds Anchorage. L'actionnaire
Apollo présente aussi un projet.


Selon Cyril Brand (CFDT), l'administrateur judiciaire a affiché au CCE son "soutien" à l'offre de Gerdau, qui promet d'investir 150 millions d'euros sur cinq ans et avance 230 millions d'euros de lignes de crédit.
"Sa préférence penche vers Gerdau", confirme M. Amodoro. Le Brésilien maintiendrait 1.586 emplois et embaucherait 166 personnes. Il ne veut pas conserver les usines de Fos (Bouches-du-Rhône) et du Cheylas (Isère). 

La CGT, syndicat majoritaire, et la CFDT ont elles décidé de soutenir le projet de Frank Supplisson. Pour la CGT, l'offre de Gerdau est "socialement inacceptable" et le projet de Supplisson, le "compromis le plus acceptable" en dépit de "points de vigilance" sur les questions de financement et de gouvernance.
Haut fonctionnaire ayant mobilisé un groupe d'industriels et d'investisseurs, M. Supplisson est le seul à proposer de reprendre l'ensemble des sites, et plus de 1.820 salariés. Il assure avoir levé 230 millions d'euros de financement, dont plus de 55 millions apportés par ses actionnaires.
Les syndicats attendent qu'il confirme devant le tribunal une série d'"engagements", comme celui de ne "pas fermer de site pendant sept ans" et de "ne procéder à aucun licenciement économique pendant 24 mois".

l'Etat soutien l'offre de reprise française

La préférence du ministère du Redressement productif, qui peut accorder un prêt via le "fonds de résistance économique", va à l'offre de reprise française d'Ascométal emmenée par l'énarque Frank Supplisson. C'est ce qu'a indiqué le commissaire au redressement productif, Mathieu Aufauvre, dans une lettre adressée au procureur du Tribunal de commerce de Nanterre, dont l'AFP a obtenu une copie.

"L'intérêt national général impose que seule la solution renforçant notre économie soit retenue.", Mathieu Aufauvre, commissaire au redressement productif.

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