Selon le Journal du Dimanche, François Hollande présentera mardi son projet de réorganisation territoriale. Le schéma retenu porte sur la création de douze super-régions au lieu des 22 actuelles. L'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne fusionneraient.
La réorganisation se ferait en deux temps. Les régions fusionneraient d'abord "bloc par bloc", puis dans un second temps des départements pourront changer de région.
Le chef de l'Etat veut aller vite
Selon le JDD, le Conseil des ministres examinera le 18 juin deux projets de loi. L'un, présenté par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, portera sur la nouvelle carte et la date des élections régionales, qui seraient repoussées au printemps 2016.
L'autre projet de loi, présenté par la ministre de la Décentralisation Marlyse Lebranchu, organisera le transfert des compétences des conseils généraux, supprimés, aux super-régions ou aux agglomérations.
La future carte politique de la France aurait été débattue par le président de la République François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls à l'issue d'une réunion ministérielle sur la réforme territoriale.
Le principe de la convocation du Congrès à Versailles pour une réforme constitutionnelle visant à supprimer les départements paraît "définitivement écartée", selon une source proche de l'Elysée citée par l'hebdomadaire.
La Champagne-Ardenne absorbée par l'Alsace-Lorraine ?
Si l'hypothèse d'une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne se confirmait, la "super-région" du grand-Est serait la seule qui rassemblerait 3 régions existantes. Partout ailleurs la plupart des cas concerne des régions qui se regrouperaient deux par deux, tel le Nord-Pas-De-Calais et la Picardie ou la Haute et la Basse-Normandie.
Seules les frontières de l'Ile de France, de la Corse et de Provence-Alpes-Côe-d'Azur ne bougeraient pas, du moins pas tant que les départements n'auront pas obtenu le droit de changer de région. En théorie rien n'interdirait par exemple à la Haute-Marne de "faire sécession" pour rejoindre la Bourgogne-Franche-Comté.
Ce mariage à trois nourrit des inquiétudes en Champagne-Ardenne : notre région (1,3 millions d'habitants) pèse peu comparativement à l'Alsace (1,8 millions d'habitants) et à la Lorraine (2,3 millions d'habitants). Même constat concernant les grandes villes avec l'agglomération rémoise (315.000 habitants) qui est distancée par Strasbourg (760.000 habitants), Nancy (435.000 habitants), Metz (390.000 habitants), et même par Mulhouse (321.000 habitants).
Pour mémoire, l'objectif de la réforme est d'alléger le coût du "millefeuille" territorial en cette période de disette budgétaire et de coupes claires dans les dotations de l'Etat aux collectivités locales, selon les deux mots d'ordre fixés par le chef de l'Etat lui-même, "simplification" et "modernisation".