Panser les plaies et les chevaux, l'équithérapie au chevet des soldats

L'hôpital Legouest est le premier établissement militaire à proposer à ses soldats traumatisés par les opérations extérieurs de bénéficier d'une thérapie avec les chevaux. La France accuse un retard de 20 ans dans ce domaine par rapport aux États-Unis ou à Israël.

L'hôpital Legouest de Metz fait office de précurseur. Cet établissement est la première structure militaire à proposer une thérapie avec le cheval.

Pour l'heure, l'envergure de l'opération reste modeste. Seuls trois patients bénéficient de neuf séances. Un dispositif qui devrait prendre de l'ampleur au vu des premiers succès remarqués, les séances vont être prolongées et l'expérience pourrait être étendue à d'autres hôpitaux militaires pour compléter l'offre de thérapies existante.

Nous amenons le patient à ressentir des émotions avec le cheval, et cela le fait travailler sur son traumatisme" car "pour être en lien avec le cheval il faut l'être avec soi-même", résume Anne-Laure Lannois, une jeune infirmière de classe normale à l'hôpital militaire Legouest de Metz, et cavalière depuis l'âge de 6 ans.

Des symptômes trop longtemps négligés :

Méconnus avant le siècle dernier, c'est à l'époque de la Grande Guerre et de son déluge d'obus que les premiers soldats souffrant de "pertes psychiques" ont été découverts. Pendant plusieurs années, ces militaires sont accusés de simuler leur douleur.

Des troubles qui apparaissent le plus souvent dès le retour d'opérations extérieures lorsque l'effet protecteur du groupe s'est dissipé. Cette pathologie trouve sa source le plus souvent dans un événement particulièrement violent auquel le soldat a été confronté, comme des combats ou des attentats.

Coincés dans une expérience qui les isole, ces patients sont plongés dans l'indicible", selon le lieutenant Gaëlle Oberlé, psychologue à l'hôpital militaire Legouest à l'origine de ce programme.

Depuis 2011, près d'un millier de cas d'états de stress post-traumatique (ESPT) ont été diagnostiqués et suivis au sein du contingent français.

Un mal dissimulé sous plusieurs formes :

Les conséquences d'un ESPT sont multiples.
  • Le syndrome de répétition, quand le patient revit littéralement la scène, dans les mêmes conditions émotionnelles, d'hyper-vigilance, comportement d'évitement pour se protéger de réactions d'angoisse...
  • Des symptômes anxio-dépressifs ou encore de développement d'addictions peuvent également masquer un ESPT, selon Céline Barthelemy-Vojacsek, médecin principal et psychiatre à l'hôpital Legouest.
Grégory Boileau et Guillaume Robin ont suivi une séance d'équithérapie pour France 3 Lorraine :

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