La Russie a décrété un embargo sur un certain nombre de produits européens et américains suite aux sanctions économiques prises contre elle. Les producteurs français et champardenais s'inquiètent pour leurs stocks.
La France demandera à la Commission européenne d'approuver des mesures d'indemnisation des producteurs affectés par l'embargo russe sur l'agroalimentaire, a assuré vendredi le président de la FNSEA Xavier Beulin, au terme d'un entretien téléphonique avec François Hollande. "La France va demander des mesures de gestion de crise principalement sur les fruits et les légumes ainsi que sur la viande" a annoncé à l'AFP le patron du principal syndicat agricole français.
Vers une Indemnisation des producteurs ?
La présidence de la République s'est montrée moins affirmative. Selon un communiqué de l'Elysée, "compte tenu de l'importance des exportations européennes et françaises de produits alimentaires vers la Russie, le Président de la République a assuré à M. Beulin que des contacts étaient en cours avec la Commission européenne pour que les conséquences directes et indirectes de cet embargo soient évaluées avec précision afin de prendre des mesures adaptées à la gravité de la situation". "Une attention particulière sera portée aux producteurs de fruits et légumes, et des éleveurs qui rencontrent déjà des difficultés de marché", détaille le communiqué élyséen.D'après le président de la FNSEA, les mesures européennes pourraient être des mesures de "dégagement", consistant à retenir une partie de la production, tout en indemnisant les producteurs, afin d'éviter la surabondance de l'offre et l'effondrement des cours.
Une concertation à l'échelle européenne
"Ces mesures nécessiteront une concertation entre la France, l'Italie, l'Espagne et les pays du sud" producteurs de fruits. "Il faut que ça aille vite car on est en pleine récolte", a ajouté M. Beulin. Seraient concernées de manière plus urgente les pêches et les fruits d'été, puis les pommes dont la Pologne est de loin le premier producteur devant l'Italie et la France. Mais aussi les tomates dont les Pays-Bas, l'Allemagne et la Belgique sont également de gros fournisseurs. L'inquiétude manifestée depuis l'annonce des sanctions russes est de voir les productions d'habitude vendues à la Russie se déverser sur le marché européen, au risque de faire s'effondrer les cours au détriment de filières parfois déjà en difficulté.Selon M. Beulin, il faudra aussi "vérifier que Moscou n'accorde pas de conditions particulières à de nouveaux entrants", vers lesquels la Russie se tournerait pour garantir le maintien des importations qui fournissent quelque 35% de la consommation russe. La Russie a décrété cet embargo visant des pays ayant adopté des sanctions économiques contre elle, singulièrement les Etats-Unis et l'Europe, qui l'accusent de soutenir les séparatistes pro-russes ukrainiens.