Le Premier Ministre a reçu vendredi soir Philippe Richert, Guy-Dominique Kennel et Charles Buttner pour évoquer l'avenir de l'Alsace. "Un échange cordial et franc", selon un communiqué publié samedi matin. Manuel Valls a qualifié d'"intelligente" l'idée alsacienne d'assumer seule son destin.
Extrait du communiqué de presse :
"Cette rencontre intervenait quelques jours après l’examen, en commission spéciale du Sénat, du projet de loi relatif à la délimitation des régions... et après le rétablissement, par cette commission, de l’Alsace comme région spécifique dans ses frontières actuelles et avant l’intervention du Premier ministre devant le Sénat le 28 octobre prochain.Les trois présidents ont exprimé au Premier Ministre le souhait de l’Alsace de garder son statut de région et de mettre en œuvre le projet de Conseil unique comme alternative à la grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes (ALCA). Ils ont rappelé le vote des assemblées régionales en ce sens ainsi que le succès de la manifestation du 11 octobre dernier. Ils ont développé les raisons qui sous-tendaient la position et ont rappelé qu'il ne s'agit en aucun cas d'une position de repli sur soi, mais bien d'une proposition de mise en œuvre d'une décentralisation efficace et cohérente territorialement. Les trois Présidents, qui ont trouvé le Premier ministre à l'écoute ont pu chacun apporter un certain nombre de précisions sur la position alsacienne.
Au cours de cet échange cordial et franc, et sans rejeter l'idée alsacienne qu'il a qualifié "d'intelligente", le Premier ministre a rappelé que le projet de loi était désormais en seconde lecture devant de Sénat avant de revenir à l’Assemblée Nationale. Il entend respecter la décision des assemblées dès lors qu'un accord sera trouvé entre les deux chambres. Si le Premier ministre a rappelé qu'un accord avait été trouvé à l'Assemblée nationale pour le rattachement de l'Alsace à la Lorraine et à la Champagne-Ardenne, les élus Alsaciens ont mis en avant la très large majorité qui s'est constituée en commission spéciale du Sénat en faveur de l'Alsace, sans que l'option Alsace-Lorraine ne soit évoquée.
La nouvelle carte de 15 régions (dont l'Alsace seule) adoptée mardi dernier par la commission spéciale du Sénat sera discutée mercredi après-midi.
De leur côté, les deux sénateurs PS, Patricia Schillinger et Jacques Bigot, ainsi que le Mosellan Jean-Pierre Masseret, devraient déposer un amendement visant à créer une région Alsace-Lorraine, comme le prévoyait le projet de loi déposé par le gouvernement, modifié en juillet par le groupe socialiste de l'Assemblée Nationale.