Ils nous aident autant qu'ils nous irritent. Les moucherons, vers et autres tiques n'ont pas bonne presse et n'inspirent souvent que le dégoût. Le musée d'histoire naturelle de Bâle leur consacre pourtant une exposition pour rappeler aux hommes que ces parasites n'ont pas que des effets négatifs.
Si nous autres humains avons un système immunitaire, nous le devons en grande partie aux parasites qui ont vécu à nos dépends sur ou dans nos corps. « C'est comme une sorte de compétition permanente, explique Denis Vallan, directeur du département des sciences de la vie au musée d'histoire naturelle de Bâle. Pendant l'évolution, le corps humain a développé des stratégies pour se débarrasser des parasites, pendant que les parasites développaient eux-mêmes des moyens de résister à ces stratégies ». Cette mécanique nous a dotés d'un système de défense contre certaines maladies, dont les vers, moustiques ou larves sont porteurs.
Des parasites utilisés comme médicaments
Dans certains cas, des vers parasites du porc peuvent être utilisés comme remède pour diminuer les effets de maladies humaines difficiles à traiter. C'est le cas dans le traitement de la maladie de Crohn, une inflammation chronique du système digestif, comme le montre l'exposition. Les parasites, une fois avalés par le patient, vont secréter dans son corps de quoi réduire les inflammations. Ce qui à l'origine est une défense de la part du parasite contre une inflammation qu'il considère comme une attaque est mis à profit par les médecins pour soulager le patient atteint de la maladie.
Symbiose ou parasitage
L'exposition souligne que tous les petits organismes qui élisent domicile dans un autre animal ou un homme ne sont pas forcément conquérants. Lorsque les deux organismes, le porteur et l'hébergé, tirent tous les deux bénéfice de leur « collaboration », alors on parle de symbiose. Un exemple peut-être l'oisillon d'Afrique qui vient se nourrir de vers présents sur les plaies ouvertes des gazelles. Le volatile se nourrit et nettoye les plaies de son hôte pour l'aider à cicatriser plus vite.
Mais les parasites peuvent aussi, bien sûr, causer des ravages et des épidémies, même si dans la plupart des cas, il est dans son intérêt d'exploiter son porteur sans le faire disparaître (voir video).
D'autres exemples sont la propagation de maladies telles la malaria, le Chigungugna ou la dengue par certains moustiques.
Y aller : « Parasiten, life undercover » au musée d'histoire naturelle de Bâle, Augustinergasse 2. Plus d'infos sur le site du Naturhistorisches Museum Basel