L'Alsace rate la 1ère vague du French Tech

Pour la première fois, 9 métropoles (Aix-Marseille, Bordeaux, Lille, Lyon, etc.) ont reçu le label "French Tech" qui doit aider leur écosystème de start-ups à se développer, a annoncé mercredi la secrétaire d'Etat au numérique Axelle Lemaire. Aucune trace d'une candidature alsacienne.

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Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Montpellier, Rennes et Toulouse : voici les heureux élus du label French Tech. L'objectif de cette labellisation est "d'identifier des écosystèmes dynamiques en France, de les encourager, de les mettre en réseau pour former un collectif national autour de l'écosystème parisien et francilien et de les accompagner pour leur expansion internationale".

En tout, il y avait 15 candidats au label French Tech, dont les recalés Brest, Nancy-Metz, Nice-Sophia Antipolis, Rouen, Saint-Etienne et Toulon. Strasbourg, associée à Mulhouse via le Pôle métropolitain, n'a tout simplement pas encore déposé de candidature. Pourtant ces derniers mois, les acteurs du numérique alsacien s'étaient mobilisés, sur internet, sur les réseaux sociaux ou via des soirées événementielles.


Quels critères ? Quels avantages ?

Les critères retenus pour le choix des métropoles étaient le dynamisme de l'écosystème avec notamment des levées de fonds conséquentes, leur projet de développement, une politique d'achat publique innovante et l'existence d'infrastructures en place comme un bâtiment référent ou une infrastructure réseau très performante.

Certaines start-ups auront un accès facilité au financement de Bpifrance et d'Ubifrance, et les jeunes pousses les plus emblématiques doivent être mises en valeur lors d'opérations de promotion de la French Tech à l'international. 

Il s'agissait de la première phase de labellisation. Rien n'empêchera Strasbourg/Mulhouse de postuler par la suite...

 

S. Becker (Alsace Digitale) : "notre dossier sera déposé en décembre"
"C'est comme pour les Américains au bobsleigh. On les annonce morts au départ, mais ils peuvent toujours dépasser tout le monde à l'arrivée". Pour résumer la pensée de Stéphane Becker, président d'Alsace Digitale, très impliqué dans la candidature de Strasbourg / Mulhouse, il ne faut pas enterrer trop vite le numérique alsacien.

Joint par téléphone, il nous a annoncé que le dossier conjoint aux deux métropoles alsaciennes nécessité encore du travail, mais devrait être déposé en décembre auprès de la secrétaire d'Etat au numérique Axelle Lemaire. "L'objectif de French Tech, c'est d'encourager à travailler ensemble. Notre dossier implique deux collectivités, une articulation public/privé, c'est un peu plus compliqué". Et de rappeler que "l'écosystème de startup alsacien n'a démarré qu'en 2011".

Aux pessimistes sur le niveau de l'économie numérique en Alsace, Stéphane Becker a plus d'un argument en poche. Les prix nationaux (PEPITE, Talent des cités) obtenus récemment par des Alsaciens, l'organisation en mars 2014 à Strasbourg du Hacking Health (réunion de plus d’une centaine d’experts en nouvelles technologies et de professionnels de la santé travaillant à des innovations), l'émergence de nouvelles sociétés. Tout cela alors qu' "en Alsace, le numérique est vu seulement comme une activité de support, alors que c'est devenu le marché. Regardez Airbnb, Uber. On n'a pas encore percuté cette dimension ici, sinon on ferait plus d'efforts vers le numérique".
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