L'Euroairport de Bâle-Mulhouse-Fribourg veut devenir un acteur incontournable du transport de marchandises par avion dans la région. Dans deux mois, 7 bâtiments d'un total de 21.000 m2 seront mis en service. Le complexe a été taillé pour les besoins de l'industrie pharmaceutique bâloise.
La direction de l'Euroairport ne cesse de le souligner : ce qui fait la spécificité de ce nouveau complexe de fret, c'est sa capacité à garantir des températures de stockage comprises entre 15 et 25°C. Ni trop chaud, ni trop froid, ces caractéristiques sont dictées par les besoins des industriels de la pharmacie et de la chimie suisse qui jusqu'à maintenant boudaient l'Euroairport et lui préféraient d'autres plateformes pour ses exportations. « Ils transportent aujourd'hui leurs marchandises par camion jusqu'à Zürich, Francfort, Luxembourg ou Paris » explique Jürg Rämi, le directeur de l'Euroairport qui espère bien capter une bonne partie de ce marché du fret.
900 créations d'emplois d'ici à 2020
Les sept entreprises de fret déjà installées sur l'actuel parc de fret de l'Euroairport (dont les suisses Swissport, Planzer et Cargologic, l'allemand DHL et les français WFS et ACL) en profitent pour investir dans leurs propres outils d'exploitation sur le site. Au total, plus de 3 millions d'euros sont apportés par les affreteurs qui se sont tous les sept engagés à occuper les locaux pour les cinq prochaines années au moins.
Le secteur du fret emploie 900 personnes à la fin 2013. Si les objectifs de trafic sont respectés, la filière pense pouvoir porter à 1800 le nombre de postes d'ici à 2020.
Gagner 50% de part de marché des besoins en fret de la région
L'Euroairport représente aujourd'hui 19% du marché du fret aérien de la région des trois frontières. Grâce à sa nouvelle plateforme, il espère détenir la moitié de ce marché d'ici à 2020 grâce essentiellement à l'industrie pharmaceutique, mais aussi à la chimie, et aux PME du Bade-Wurttemberg voisin. Côté français, le nouveau complexe de fret pourra répondre aux besoins du secteur automobile (PSA et ses sous-traitants) et à Alstom.
« Cet investissement est le bienvenu, ajoute Jean-Claude Chuat, le président du groupement d'intérêt des affreteurs suisses IG cargo. Nous travaillons aujourd'hui dans des conditions pratiquement précaires et si rien n'avait été fait, l'activité fret aurait été menacée à l'Euroairport. »
Les bâtiments actuellement utilisés pour le fret seront dépollués et réaménagés pour un montant de trois millions d'euros. Ils seront mis à disposition des transporteurs express qui se concentrent sur les colis comme UPS, DHL ou TNT.
Un bâtiment plus économe en énergie
« Tous les dispositifs d'économie d'énergie possibles sont employés » explique Vincent Devauchelle, le directeur adjoint de l'Euroairport. Entre un système de climatisation optimisé et un éclairage exclusivement LED, la plateforme doit consommer 30% d'énergie en moins qu'un complexe comparable aujourd'hui en service.
