Les urgentistes mettent fin à leur grève alors que les généralistes sont appelés ce mardi à fermer leur cabinet et à faire la grève des gardes par leurs principaux syndicats, MG France, la Fédération des médecins de France et le syndicat des médecins libéraux.
23 déc 2014 AFP
Les turbulences dans le monde médical se poursuivent ce mardi avec le début d'un mouvement de grève des généralistes pour demander une relavorisation de leurs tarifs et contester le projet de loi santé, au moment même où la ministre de la Santé espère une sortie de crise avec les urgentistes.
L'Association des médecins urgentistes de France, à l'origine d'un appel à la grève illimitée effectif depuis lundi, ont annoncé ce matin la fin de son mouvement :
L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a annoncé mardi la levée le jour même de son préavis de grève, démarré lundi, saluant l'"accord historique" obtenu du gouvernement sur leur temps de travail. "Nous avons décidé de lever le préavis de grève à partir d'aujourd'hui", a annoncé
le président de l'Amuf Patrick Pelloux. "Même si on n'a pas tout obtenu, il nous semble que la reconnaissance du plancher de 39 heures et le déclenchement des heures supplémentaires à partir de ce plancher est un accord historique. Nous n'avons pas eu de progrès social depuis quatorze ans".
L'entrée en grève des médecins libéraux s'annonce comme une toute autre affaire. Déjà fortement sollicités pendant les fêtes, les services d'urgences risquent de l'être d'autant plus que la puissante confédération des syndicats médicaux français (CSMF, généralistes et spécialistes) appelle elle à démarrer le 24, jusqu'au 31, période où sont attendues des épidémies de grippe et de gastro entérite.
Dans le collimateur des médecins, certains points du projet de loi santé, comme la délégation de la vaccination aux pharmaciens, le pouvoir accru des agences régionales de santé ou la généralisation du tiers payant d'ici à 2017 (dispense d'avance de frais). Les médecins craignent de crouler sous la paperasse administrative, ainsi que les retards de paiement qu'entraînerait selon eux le tiers payant pour tous. Ils exigent la revalorisation de la consultation de base à 25 euros (contre 23 actuellement), l'une des principales revendications de la profession.
La mobilisation devrait être forte avec entre "80 et 100% de médecins en grève, selon les syndicats. Le ministère assure que les agences régionales de santé réquisitionneront les médecins en fonction des besoins. Les patients "trouveront à se faire soigner" pendant les fêtes, a promis Mme Touraine.