L'association SOS Médecins se joint lundi 29 décembre 2014 à la grève des médecins qui entrent dans la deuxième semaine d'une mobilisation pesant sur des Centres 15, alors que le ministère de la Santé dépeint une situation stable et sous contrôle.
L'association invite ses quelques 1000 médecins à cesser toute activité à compter de ce lundi pour atteindre les pouvoirs accrus conférés dans le projet de loi santé aux directeurs des agences régionales de santé. Ces derniers pourraient décider, selon SOS Médecins, à l'instar de ce qui se fait dans le Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine, qu'il n'y a plus besoin de médecin libéral la nuit, orientant de fait les malades vers les urgences.
SOS Médecins va donc grossir les rangs des mécontents. Les urgentistes avaient ouvert la marche lundi 22, pour de meilleures conditions de travail, mais avaient levé leur préavis 24 heures plus tard, à la faveur d'un accord avec le ministère de la Santé. Les généralistes avaient repris le flambeau de la contestation à partir du mardi avec des revendications tarifaires et contre le projet de loi santé, suivis par les spécialistes le mercredi.
Selon MG-France (syndicat de généralistes), entre 40 et 80% des généralistes fermeront leurs cabinets dans les trois jours à venir. Chez les spécialistes, la participation dépasse les 80% selon la CSMF, autre principal syndicat.
Depuis le début du mouvement des médecins en ville, le 23 décembre, le ministère de la Santé affirme qu'il n'y a "aucune affluence anormale dans les services d'urgence", commente auprès de l'AFP Dominique Ringard, président de SOS Médecins. Ces derniers "ne peuvent pas faire face, sinon on ne serait pas réquisitionné à tour de bras", ajoute le Dr Ringard qui décrit des services d'urgence localement "au bord du gouffre" et "en saturation". Les réquisitions envoyées à SOS Médecins qui ne couvraient que les périodes nocturnes (20H00 - 08H00), ont été élargies à la journée, selon lui.