« Pour une cellule rectale, devenir un neurone parfaitement fonctionnel, c’est l’ascension sociale rêvée. » C'est devant un auditoire hilare que la doctorante strasbourgeoise a expliqué comment reprogrammer des cellules, pour par exemple, réparer des moelles épinières.
Marie-Charlotte Morin a représenté la France pour le concours mondial de vulgarisation scientifique, qui s'est tenu en Septembre au Québec. Objet de sa thèse : un vers minuscule dont la cellule rectale (pour le dire poliment) est capable de muter en neurone.
«Je n’ai aucun mérite, mon sujet se prête à la blague. Et du coup, à chaque fois que j’en parle, je le prends avec humour parce que tout le monde se moque de mon sujet de thèse. Donc on va dire que j’avais déjà pas mal d’idées de vannes en tête pour ce concours» a-t-elle déclaré.
Marie-Charlotte Morin, jeune scientifique à l'avenir prometteur.... Sauf que, comme beaucoup de ses collègues, elle est très inquiète de l'avenir de la recherche en France.
" (...) Les conditions de travail, le manque de reconnaissance, les postes inexistants et les salaires bas sont autant d’éléments trop décourageants pour continuer. C’est incroyable comme la dure réalité nous est tombée dessus ces derniers temps. (...) Aujourd’hui, pour se lancer dans un post-doc dans l’espoir d’obtenir un poste dans la recherche publique, il faut être soit complètement inconscient, soit être dévoué à la science sans rien attendre en retour (un véritable sacerdoce), soit partir loin sans jamais revenir».