Depuis plus de trente ans, la famille Mourot fait tourner la petite station de ski du Frenz, au-dessus de Kruth. Ces bûcherons et éleveurs avaient racheté la station pour éviter de la voir disparaître. Avec ses pentes douces, le Frenz s'adresse surtout aux débutants, et aux familles.
Pas de grandes campagnes de publicité dans les abri-bus en ville, pas de parking démesuré une fois arrivé sur place, la station du Frenz passerait presque inaperçue pour celui qui ne la connaît pas. « J’étais déjà venu manger dans le restaurant du Frenz il y a quelque années, confie un skieur, mais je n’avais pas remarqué le téléski ». À 700 mètres d’altitude, et avec un enneigement irrégulier ces dernières années, la station n’est connue que des locaux, et ne cherche pas spécialement à attirer un public venu de plus loin.
La station familiale par excellence
Le Frenz - et son unique remontée mécanique - tourne depuis les années soixante-dix. Elle avait été construite par un passionné de ski de Pfastatt qui avait dû lâcher l’éponge en 1983 après des saisons sans neige. Mais François Mourot, un bûcheron et éleveur qui est né et a grandi au Frenz a refusé de voir la station mourir. Avec ses deux pistes, une verte et une bleue, plus une piste de luge, le Frenz convient parfaitement aux débutants. « C’est convivial ici et l’équipe est sympa », explique Marie-Lou qui a choisi le Frenz pour reprendre le ski après vingt ans de pause « On n’a pas l’impression d’être à l’usine ».
Pas de canons à neige, mais une volonté de fer
Les Mourot s’occupent de la station en famille. Le père, François dame et prépare les pistes, le fils Alexandre et sa compagne tendent les perches aux skieurs et la maman, Ghislaine, trône derrière la vitre de la guérite de vente des forfaits. « On perd de l’argent les années sans neige, et même quand ça tourne bien, on ne pourrait pas en vivre, explique François Mourot, mais on le fait par passion ».
Un snow-parc pour demain ?
Il y a cinq ans, les Mourot ont dû prendre une décision. Soit rénover le téléski pour répondre aux normes, soit fermer la station. Avec l’aide des collectivités publiques, la famille a choisi de croire en l’avenir et d’investir les 50.000 € nécessaires. Et le gérant veut voir plus loin : « Nos pistes sont déjà adaptées au snow-board parce qu’elles sont relevées sur leurs flancs, comme un half-pipe. On pourrait encore mieux les aménager pour créer un snow-parc » imagine François Morel. Un autre de ses projets serait d’installer un tapis roulant pour remonter des bouées de glisse qui pourraient fonctionner été comme hiver.