Le réseau de chauffage urbain de la Ville de Colmar a été primé pour son exemplarité sur le plan environnement, économique et social par l’association Amorce. L’occasion de rappeler que l’équivalent de la moitié de la ville est chauffée grâce aux ordures et au bois local.
À Colmar, on chauffe en brûlant des ordures et du bois. L’équivalent de 18.000 foyers sont raccordés au réseau de chauffage urbain de la ville. Le réseau a été construit dans les années soixante pour fonctionner au fioul, puis au charbon mais au fil des années, la chaufferie s’est tournée vers les énergies renouvelables. « Nous avons été parmi les premiers à utiliser de l’énergie produite grâce à l’incinération des déchets » se souvient Richard Gran, le directeur de la Société Colmarienne de Chauffage Urbain (SCCU). Cette énergie est utilisée depuis les années quatre-vingt dix. En 2011, le bois est venu compléter le mix énergétique de la centrale avec la construction d’une centrale à biomasse de 8 MWh. Cette centrale fonctionne exclusivement grâce à du bois déchiqueté en provenance de la région.
Entre 5 et 10 % moins cher
Pour l’eau chaude et le chauffage, le réseau de chauffage urbain fait partie des énergies les moins chères du marché. Entre les ordures et le bois de filière locale, l’énergie produite est de source renouvelable ce qui donne droit à un taux de TVA réduit à 5,5 % contre 20 % pour les énergies fossiles. Le coût pour un MWh produit est de 54,30 € TTC pour le chauffage urbain colmarien contre 57 € pour le gaz. Mais le chauffage urbain a un autre avantage : aucun entretien n’est nécessaire chez le client, les chaudière et les cheminées étant situées non pas chez le client, mais à la centrale.
Un réseau qui se développe
Ce mode de chauffage s’adresse aux grands ensembles, aux bâtiments publics ou aux hôpitaux, mais les nouvelles constructions collectives peuvent s’y raccorder. À Colmar, le réseau a été étendu de cinq kilomètres ces dernières années. « Ce mode de chauffage intéresse même des entrepreneurs » , explique Jean-Paul Sissler, le président de la SCCU, « un hôtel de 160 chambres vient de nous démarcher pour se raccorder à notre réseau ».