Pour la première fois en France, un stage destiné aux aidants sexuels des personnes handicapées est organisé ce week-end à Erstein. Une formation dispensée malgré l'absence de cadre légal.
Cette session de formation, présentée comme une première en France de par son but officiellement déclaré, est organisée par l'Association pour la promotion de l'accompagnement sexuel (Appas) depuis hier et jusqu'au 15 mars au sud de Strasbourg à Erstein.
Durant quatre jours, les futurs professionnels, dont l'activité n'est pas officiellement reconnue en France et peut même être assimilée à de la prostitution, doivent acquérir les gestes et les connaissances théoriques, juridiques et éthiques, nécessaires au travail avec l'intimité des personnes handicapées physiques ou mentales.
Onze participants, huit hommes et trois femmes, admis à l'issue d'une sélection poussée, doivent prendre part à ce stage qui sera assuré par un sexologue-psychologue, un juriste, une spécialiste en massage et une ancienne accompagnante sexuelle.
Selon l'Appas, qui continue de réclamer un vrai statut pour les aidants sexuels, la question continue de diviser la classe politique française et la société civile. Du point de vue légal en France, les aidants sexuels se faisant rémunérer pour ce type de prestation relèvent de la prostitution, et les intermédiaires, du proxénétisme. A l'étranger, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas, en Autriche, en Italie et en Espagne, la profession est reconnue ou bénéficie d'un cadre juridique favorable, rappelle l'Appas.
Évoquant une "hypocrisie franco-française sur l'accompagnement sexuel", Marcel Nuss appelle à "respecter" les aidants sexuels, "des personnes adultes qui par choix de vie ont décidé de faire de l'accompagnement sexuel pour des personnes à la marge".
Dans un avis rendu public en mars 2013, le Comité national consultatif d'éthique (CCNE) a émis un avis défavorable aux assistants sexuels pour les personnes handicapées, relevant des risques importants de dérives. Le comité a alors préconisé toutefois une formation des personnels soignants et éducatifs à la sexualité des patients.
Avec AFP