Le "sans contact" permet de payer avec sa carte bancaire des montants inférieurs à 20 euros en approchant sa carte (ou son mobile) d'un terminal de paiement, sans composer de code confidentiel. L'option est identifiable grâce à un logo représentant des ondes, imprimé sur la carte bancaire.
Le nombre de cartes de paiement sans contact a augmenté de 60% entre 2013 et 2014 et s'élève à plus de 33 millions, selon les dernières données de l'Observatoire du sans contact. Mais seuls 18% de ceux qui possèdent ces cartes utilisent le paiement sans contact, selon des données du Groupement des cartes bancaires CB, organisation qui chapeaute ce système de paiement côté banques. Car en face des consommateurs, les commerçants sont encore peu équipés: environ 20% d'entre eux disposent d'un terminal compatible, un taux qui devrait augmenter ces deux prochaines années, avec l'objectif de 100% de terminaux sans contact à horizon 2020.
Temps de paiement divisé par trois
Les enseignes de la grande distribution font figure de bons élèves en la matière, avec 60% de leur parc de terminaux de paiement compatibles sans contact. Selon Carrefour, le temps de paiement en caisse a été divisé par trois grâce au sans contact. "Pour accélérer ce mouvement, il faut jouer collectif", a estimé Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat chargée du numérique. "L'enjeu ce n'est pas tellement la technologie, c'est plutôt la diffusion des usages" suggérant aux banques de réduire les commissions bancaires liées au sans contact pour inciter les commerçants et évoquant également le rôle des collectivités.Strasbourg, ville pilote
A Strasbourg, ville pilote où le sans contact est expérimenté depuis 2006, l'expérience est concluante, selon Catherine Trautmann, vice-présidentede l'Eurométropole. Dans cette commune 33% des commerçants sont équipés et 75% des cartes en circulation sont sans contact, le département (Bas-Rhin) occupant la première place en France en termes d'équipement sans contact.
200 millions de cartes en Europe
En Europe, plus de 200 millions de cartes sans contact circulent. En Pologne, plus d'un tiers des transactions par carte sont sans contact et à Londres, la carte bancaire sans contact permet aussi d'accéder aux transports en commun. Malgré ces atouts, un frein à l'utilisation subsiste, régulièrement pointé pardes experts et par les associations de consommateurs: la sécurité des données, qui pourraient être piratées notamment à l'aide d'applications téléphoniques. "Le taux de fraude n'a pas changé dans les pays où le sans contact est très utilisé", rétorque Olivier Piou, directeur général de Gemalto. "Aujourd'hui c'est beaucoup plus facile de voler un portefeuille dans le métro que de pirater une carte sans contact", selon lui. "Les applications ont été testées en laboratoire", a indiqué Bruno de Laage, le président du Groupement CB, estimant que la sécurité des cartes n'était pas en cause et rappelant qu'en cas de problème, les transactions frauduleuses étaient remboursées par les banques.
L'appétit des géants américains
"Le risque zéro n'existe pas", a souligné Mme Lemaire, estimant ces craintes non fondées au regard de l'enjeu industriel et technologique du sans contact.Car la prochaine étape, le paiement sur mobile qui en est encore à ses premiers pas, aiguise l'appétit des géants américains d'internet (Google, Apple, Amazon, Facebook): "la concurrence internationale va aussi se jouer sur ces enjeux", selon Mme Lemaire. 2015 verra le décollage du paiement mobile au niveau mondial, les conditions étant aujourd'hui réunies pour une adoption généralisée, selon le cabinet Deloitte.