Stéphane Bouillon, préfet de la région Alsace, occupait en 2012 le poste de directeur de cabinet de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur.
Le 2 avril 2012, peu après l'affaire Merah, un communiqué de l'Intérieur annonçait l'expulsion en "urgence absolue" de cinq étrangers, islamistes extrémistes présumés. Tête de liste, Ali Belhadad, présenté à tort comme ayant "été condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech de 1994", qui avaient causé la mort de deux touristes espagnols. Le communiqué avait été rédigé non pas sur la base de l'arrêté d'expulsion mais sur celle d'une note des renseignements généraux de la préfecture de police de Paris (RGPP). Or, cette note attribuait à tort la condamnation à Ali Belhadad alors qu'elle concernait une autre personne mentionnée dans le texte.
L'arrêté d'expulsion n'avait, lui, pas repris cette erreur, indiquant simplement que des "relations régulières" avaient été mises en évidence entre M. Belhadad et la personne effectivement condamnée pour son rôle dans les attentats de Marrakech. Pour avoir validé le contenu du communiqué de presse sans avoir pris préalablement connaissance du texte de l'arrêté, Stéphane Bouillon, directeur de cabinet de Claude Guéant à l'époque et aujourd'hui préfet de la région Alsace, a été condamné à 800 euros d'amende avec sursis.
Le tribunal correctionnel l'a également condamné à verser 7.000 euros de dommages et intérêts à M. Belhadad, qui en réclamait 60.000. L'expulsion de M. Belhadad a été annulée par la justice administrative et il a pu regagner la France en mai 2014.