Avec la Bourgogne Franche-Comté, le Grand Est est l'une des régions les plus touchées par l'épidémie de scolytes. Ce petit insecte profite de températures clémentes pour dévorer les épicéas. Le conseil régional a décidé d'aider la filière bois.
C'est une épidémie sans précédent. Les conifères des Ardennes, de la Meuse et une partie du massif vosgien ont subi, l'an passé, trois attaques de scolytes. Les coléoptères profitent de températures douces (entre 18° et 20°) pour s'infiltrer sous l'écorce des arbres et pondre des larves. L'insecte se développe et dévore la partie vivante de l'épicéa.
En 2018, 600.000 mètres cubes de bois ont été affectés dans le Grand Est, sachant que chaque année, en moyenne, 2 millions de mètres cubes sont récoltés dans la région. Il faut donc agir vite et sortir les arbres malades. Il s'agit essentiellement de bois d'oeuvre pour la charpente ou la menuiserie, principale activité de la région. Car en fragilisant les conifères, les scolytes ouvrent, aussi, la voie à d'autres parasites comme les champignons.
La région s'engage à aider la filière. Cette aide - soumise au vote de la commission permanente du 26 avril - vise à prêter à taux zéro de l'argent aux acheteurs, transformateurs pour acquérir, transformer et stocker ce bois. Une avance remboursable de 25.000 à 500.000 euros par acteur de la filière.Plus on attend, plus le champignon attaque et plus le bois perd de la valeur
- Pascale Gaillot, vice-présidente du Grand Est, en charge de la viticulture
La Région #GrandEst a voté son soutien à la filière du #bois dans le cadre de la crise scolyte qu'elle traverse :
— Région Grand Est (@regiongrandest) 28 mars 2019
➡️ avance remboursable pour l'achat de bois scolytés
➡️ aide au renouvellement des peuplements forestiers (réduc° de la surface éligible de 4 à 2 ha)#SPmars19 pic.twitter.com/ZIiCTTHJ31
Le Grand Est et la Bourgogne Franche-Comté sont les deux régions les plus touchées du nord de la France. Comment prévenir alors une telle épidémie ? Difficile voire impossible si ce n'est changer de choix de plantations. "Avec le réchauffement climatique, certaines espèces ont besoin d'un certain niveau d'altitude" souligne Pascale Caillot.
Si la région a déjà connu, il y a quatre ans, une invasion de scolytes, l'épidémie n'a jamais été aussi fulgurante. Il faut se préparer à d'autres attaques massives. Qu'en sera-t-il en 2019? La vigilance est de mise.