Les forêts de Franche-Comté souffrent de la sécheresse. Dans le Haut-Doubs, l'été sec menace les épicéas. Les scolytes, insectes ravageurs, ont entamé leur travail dans la forêt de Levier.
Le scolyte. Ce coléoptère est présent naturellement dans le bois. Friand d'épicéas, il prolifère de façon exponentielle en cette période de fortes chaleurs. Habituellement il faut un mois pour que les larves du scolyte typographe atteignent le stade adulte. A plus de 24 degrés, une semaine seulement leur suffit pour sortir de l'état larvaire.
Depuis trois ans, nous connaissons des périodes de sécheresse plus ou moins longues. Résultat : les forestiers craignent une épidémie de scolytes. Ils constatent dès à présent quelques signes annonciateurs sur les épicéas. Une fois installés, les scolytes typographes s'étendent creusant des galeries, le bois infesté sèche et dépérit sur pied. On peut trouver jusqu'à 30 000 individus par mètre carré de bois.
En forêt de Levier, les services de l'ONF sont depuis quelques jours à pied d'oeuvre. Dès que les agents constatent une attaque de scolytes sur un épicéa, ils abattent et évacuent l'arbre dans les deux à trois semaines maximum. C'est la seule solution pour contenir l'épidémie.
Si les températures ne baissent pas dans les prochaines semaines, le problème risque de s'amplifier.
Les dernières épidémies de scolytes dans le massif jurassien remontent à 2005 et 2003. En 1984, ce même scolyte typographe avait conduit à abattre 30 000 mètres cubes d'épicéas pour le seul secteur de Pontarlier.
Quant aux autres résineux, le sapin en particulier est plus résistant aux scolytes. Cependant, il souffre lui aussi de la sécheresse, et certains individus rougissent totalement et se débarrassent de leurs aiguilles. Les feuillus ont deux mois d'avance sur la saison de végétation, les feuilles perdent leurs couleurs. C'est l'automne avant l'heure.
A long terme, la diversification des essences d'arbres permet de prévenir durablement les risques sanitaires dans nos forêts d'altitude.