Les députés ont donné leur feu vert dimanche 14 mars en commission à la mise en place d'une contribution sur les poids lourds. L'Alsace, qui a compétence sur l'ensemble des routes sur son périmètre, serait particulièrement concernée.
Les députés de la commission spéciale sur le projet de loi Climat et Résilience ont adopté, dimanche 14 mars, la mise en place d'une contribution régionale sur les poids lourds. Ce vote remet à l'ordre du jour l'écotaxe abandonnée en 2014 à la suite de la fronde des "bonnets rouges". La mesure doit être examinée au Parlement à la fin du mois de mars.
Lors de l'examen en commission du projet de loi, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a souligné que c'était "une demande de la part de certaines régions, dans une logique de différenciation".
L'article 32 est adopté. Il permet aux régions qui le souhaitent de mettre en place une écotaxe sur le transport routier de marchandises.#DirectAN #ClimatResilience #LoiClimat pic.twitter.com/RtMevxQsoi
— LCP (@LCP) March 14, 2021
Réduire le trafic poids lourds sur l'A35
La collectivité européenne d’Alsace (CEA), qui a récupéré au 1er janvier 2021 la gestion de certains tronçons routiers, notamment l'autoroute A35, serait particulièrement concernée. La CEA souhaite en effet lutter contre l’afflux de poids lourds sur l’A35 par l'instauration d'une fiscalité kilométrique. Fiscalité mise en place côté allemand en 2005, et qui a eu pour conséquence de reporter en partie le trafic des poids lourds sur l'axe autoroutier alsacien.
Raphaël Schellenberger, député LR du Haut-Rhin, favorable à cette écotaxe, souligne que cela ne changera rien puisque le principe d'une écotaxe avait été voté dans la loi Alsace du 2 août 2019: "La CEA peut déjà instaurer une contribution kilométrique en fonction la taille du véhicule, reste à définir les modalités techniques d'application de cette loi". Ce qui devrait être fait en juin prochain par décret.
Retour contesté de l'écotaxe
A droite, des députés LR de la commission dénoncent un retour de l'écotaxe de 2014, contestée à l'époque par les transporteurs routiers. Certains élus locaux lorrains s’inquiètent, eux, d’un reprot du trafic vers l’A31, autoroute déjà très chargée.
Les transporteurs routiers, très remontés contre cette taxe, se mobilisent dès aujourd'hui, ce lundi 15 mars, pour faire valoir leurs intérêts.