L'exécutif régional a dû justifier, ce vendredi, en commission permanente, l'amende de 60.000 euros pour ne pas avoir embauché 30% de hauts fonctionnaires femmes en 2016, comme l'exige la loi. Il a pointé du doigt la fusion des trois régions et affirmé avoir corrigé le tir.
C'est une amende qui fait grincer des dents les élus de l'opposition. Avec une question : pourquoi le Grand Est est il la seule région de l'Hexagone à avoir dû payer une amende de 60.000 euros pour non respect des règles de parité des hauts fonctionnaires? Suite au rapport annuel du ministère des Comptes et de l'action publique que France 3 a publié, mercredi 24 janvier, ils ont mis les pieds dans le plats hier lors de la commission permanente. "Sur cette question, on a une vraie responsabilité (...) La région se doit d'être exemplaire dans ce domaine!", insiste Joëlle Barat, conseillère régionale socialiste et membre du Comité stratégique de l’égalité.
La faute à la fusion
La loi Sauvadet exigeait au moins 30% de femmes aux nouveaux postes clés, en 2016. Le Grand Est était hors des clous. Mais, c'est de la faute à la fusion des trois régions, justifie l'exécutif. Et de l'ex-président, un peu aussi, malgré lui. " En 2016, la région était le fruit d'une fusion entre 3 collectivités (...) avec chacune des directeurs généraux hommes, Pour Philippe Richert, "il y a une valeur manageriale qui lui est chère, c'est le respect de l'humain (...), il n'a pas souhaité virer ces hommes", a expliqué sur France Bleu Alsace, Alexandre Cassaro, conseiller (LR) et délégué à l'Egalité hommes femmes.
Comprenez les cinq hauts fonctionnaires ont tous été confirmés à leur postes, cinq hommes, le hasard fait mal les choses. Ou alors les douze autres régions qui sont elles aussi passées par la réforme territoriale et la fusion ont préféré, elles, se plier à la loi?
Dans les clous en 2017
En 2017, deux des cinq cadres A en question sont partis. Une femme vient d'être embauchée sur l'un des deux postes de hauts fonctionnaires. "Nous sommes maintenant dans le cadre de la loi et au delà", commente Valérie Debord, conseillère régionale (LR). Le Grand Est passe la barre des 40% d'embauches féminines exigées par loi en 2017. L'exécutif promet aussi un plan d'action en faveur de l'égalité en octobre prochain.
Parité homme-femme non respectée dans le Grand Est en 2016 by Aymeric Robert on Scribd