Déception et frustration : malgré deux heures de discussion, aucune nouvelle information n' a été donnée à la famille de Naomi Musenga, reçue ce mercredi 23 mai par la direction générale des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Les proches de Naomi,attendaient les conclusions de l'enquête administrative interne. Ils sont, ce mercredi soir, partagés entre déception et frustration.
"On a passé 2h à poser des questions, et on nous dit que l'enquête a changé de main. C'est une souffrance continuelle pour nous : des dossiers qui ne s'ouvrent pas, des portes qui se ferment" a déploré, à la sortie du bureau du directeur, Bablyne Musenga, mère de Naomi, rabrouée sèchement par une opératrice du SAMU de Strasbourg avant de décéder quelques heures plus tard en décembre dernier.
"L'impression de "baladage" continue, cinq mois après la mort de ma fille" a ajouté le père, Polycarpe Musenga.
"Le rendez-vous de la frustration"
La direction générale des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg avait promis à la famille Musenga il y a 3 semaines de la recevoir ce mercredi 23 mai afin de lui communiquer les conclusions de l’enquête administrative interne, ouverte après la publication de l’enregistrement de la conversation entre Naomi et une opératrice du SAMU. Cette date était importante pour les proches de la jeune femme décédée en décembre dernier d’une défaillance multi viscérale sur choc hémorragique, dont les causes restent inconnues à ce jour.
"C'est le rendez-vous de la frustration" commente l'avocat de la famille Musenga, à l'issue de l'entrevue avec la direction de l'hôpital. "Le problème, c'est que, tout doucement, on va être amenés à avoir de la défiance à l'égard de l'hôpital, de la méfiance à l'égard de l'IGAS, toutes les méfiances sont permises" selon Me Mohamed Aachour, qui rappelle qu'une information judiciaire n'a toujours pas été ouverte et qu'en conséquence, la famille n'a toujours pas accès au dossier.
L’enquête judiciaire, actuellement au stade de l'enquête préliminaire, apportera peut-être des éléments de réponse sur ce qui a pu provoquer la mort de Naomi, et si une prise en charge plus rapide aurait pu la sauver. L’enquête administrative doit, quant à elle, apporter des précisions sur d’éventuels dysfonctionnements dans la prise en charge de Naomi, notamment durant son appel au secours, lors duquel l’opératrice ne lui a pas passé un médecin.
Le contexte a changé
Si la direction des HUS a tenu à respecter son engagement de recevoir la famille de Naomi, elle n’est plus exactement dans la même position qu’au début du mois. En effet, depuis cette promesse formulée le 3 mai, le contexte de cette affaire a considérablement changé. La presse s’en est emparée, la famille a porté plainte contre X et contre les hôpitaux universitaires, le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête préliminaire, une enquête de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a été ouverte à la demande du ministère de la santé.
Aucune information
Le directeur général des HUS, que nous avons contacté, précise « qu’il n’est plus en capacité, au sens procédural, de tenir son engagement en matière de restitution des conclusions de l’enquête administrative ».
Il précise que les éléments sont mis à la disposition de l’IGAS qui sera, elle, seule, habilitée à pouvoir communiquer. Sollicité par France 3 Alsace, le responsable communication de l'IGAS indique, par courrier électronique, que "pour préserver le bon déroulement de ses activités, l'IGAS a pour pratique de ne donner aucune information sur ses missions en cours".
En clair, il faudra encore attendre avant d’en savoir plus.