En cette fin d'année 2023, l'Alsacien Tim Hoepfner s'est lancé le défi de rejoindre plusieurs stations de ski des Alpes de manière écologique. Entre trains, navettes et covoiturage, il veut montrer ce qui est possible, tout en pointant les progrès à faire.
À 22 ans, Tim Hoefner veut prouver que séjour à la montagne et écologie ne sont pas incompatibles. En relier sept stations des Alpes sans prendre une fois la voiture, il montre les alternatives qui existent. Mais l'Alsacien est bien conscient du long chemin qu'il reste à faire en matière d'écologie.
Sa fin d'année 2023, Tim Hoepfner la passe dans les Alpes. D'abord pour passer son diplôme d'État pour devenir moniteur de ski mais aussi pour réaliser le défi qu'il s'est lancé. Depuis une luge d'été à La Rosière (Savoie), il explique le but de son opération "J'irai skier chez vous".
"En troisième année de licence de STAPS, j'avais un projet de recherche sur les infrastructures de transports dans les milieux montagnards. J'ai alors compris que des solutions alternatives à la voiture existaient et j'ai voulu les mettre en lumière avec ce défi", annonce-t-il.
Sept stations au cœur des Alpes
Parti mi-décembre de Strasbourg, il a rejoint Bourg-Saint-Maurice (Savoie) en train. Après La Rosière, il se rendra à Sainte-Foy Tarentaise, aux Arcs, à La Plagne, à Courchevel, Méribel et aux Ménuires (voir carte ci-dessous).
Si on veut éviter la voiture, le moyen le plus courant reste les navettes de station. "Pour aller d'une station à une autre, il faut redescendre en fond de vallée pour en prendre une autre. Mais parfois, ça va plus vite ! Il y a par exemple un téléphérique entre Les Arcs et La Plagne" , continue l'étudiant de 22 ans qui reliera même deux autres stations tout simplement en ski.
La voiture pour aller au ski, c'est quelque chose qui est vraiment rentré dans les mœurs
Tim Hoepfner
Le but de la mission de Tim Hoepfner est de casser en quelque sorte l'image des vacances au ski en voiture. "C'est quelque chose qui est vraiment rentré dans les mœurs, et qui restera encore utilisé, surtout pour les familles qui viennent avec des enfants. Mais d'autres modes de transports permettent d'avoir un meilleur air et une meilleure neige."
On n'est plus dans le même tourisme que dans les plans neige des années 60-70
Tim Hoepfner
Le Strasbourgeois ne veut absolument pas être vu comme quelqu'un de moralisateur. Il reconnaît d'ailleurs que l'économie du ski est elle-même source de pollution et que les alternatives proposées par les stations ou les agences de transport n'en sont qu'à leurs balbutiements.
"Aujourd'hui, on n'est plus dans le même tourisme que dans les plans neige des années 60-70. Les stations s'améliorent avec par exemple des remontées mécaniques qui tournent à l'énergie solaire. On m'a aussi parlé d'une dameuse qui roule au biocarburant. Mais c'est sûr, on n'en est qu'aux débuts."
Pas forcément plus long, ni plus cher
Voyager écolo est un vrai enjeu quand on connaît l'impact du transport en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Le retour progressif des trains de nuit le prouve. Bien souvent, ces trajets sont plus longs et surtout plus chers. Mais pour une semaine à la montagne, ce n'est pas si vrai.
"Pour faire Strasbourg-Bourg-Saint-Maurice, ça m'a pris sept heures de train. Soit à peine plus qu'en voiture, si ça circule bien. Mais est-ce qu'on est vraiment à vingt minutes près ? Question prix, ça m'a coûté 60 euros au tarif étudiant. Si on doit compter l'essence, les péages, le parking sur place ou la vignette si on passe par la Suisse, on est bien au-dessus de ça en voiture", compare le futur moniteur de ski.
Dans les Alpes, le quatre-saisons, c'est une source de profit. Chez nous, c'est une question de survie
Tim Hoepfner
Face au manque de neige, conséquence directe du réchauffement climatique, certaines stations travaillent désormais toute l'année, de manière à valoriser leurs montagnes même en été. Tim Hoepfner a d'ailleurs appris à skier dans les stations de moyenne montagne que sont celles en Alsace. "Dans les Alpes, le quatre-saisons, c'est une source de profit. Chez nous, c'est une question de survie vu le manque de neige l'hiver" , résume-t-il.
Si vous voulez suivre le périple alpin de Tim Hoepfner, il le partage sur son compte Instagram. L'occasion pour lui de relever les défis que lui lancent les offices de tourismes des stations qu'il parcourt.