Alsace : "On ne désespère pas, mais c'est très calme", les viticulteurs craignent de manquer cruellement de bras à quelques jours du début des vendanges

Alors que les premiers coups de sécateur seront probablement donnés fin août, les viticulteurs cherchent encore la main-d'œuvre nécessaire pour vendanger sereinement les 15.000 ha du vignoble alsacien. La cellule "Alsace vendanges" tente d'activer tous les leviers.

Les viticulteurs le redoutaient : ils manquent cruellement de main-d'œuvre à quelques jours des vendanges qui pourraient démarrer les 29 août compte tenu des conditions météo. Coupeurs, porteurs et ouvriers cavistes, sur les 2.400 postes à pourvoir dans les plus de 200 exploitations alsaciennes, peu ont trouvé preneur. 

"On manque de main-d'œuvre dans tous les secteurs d'activité. On savait qu'on aurait cette problématique à l'arrivée des vendanges" explique Philippe Zinck, viticulteur à Eguisheim (Haut-Rhin). Sur les 20 postes proposés sur le domaine, seuls six ont été attribués pour le moment à des saisonniers. 

La cellule "Alsace vendanges" confirme. Dans les locaux de Pôle emploi à Colmar (Haut-Rhin), six personnes redoublent d'énergie pour contacter les bénéficiaires, les mettre en relation avec les viticulteurs, mais les candidats manquent. Et ce n'est pas faute d'avoir avancé, de plusieurs jours, l'ouverture de cette cellule pour tenter d'augmenter les chances de recrutement.

Bonne ambiance garantie

"On ne désespère pas, mais c'est très calme" avoue Davis Rossé, détaché à la cellule "Alsace vendanges". Si le conseiller Pôle emploi n'est pas certain des raisons de cette défection, il avance tout de même une théorie : "le taux de chômage est de 5,4% dans le bassin de Colmar, c'est assez bas. Il y a donc peut-être moins de personnes disponibles". Ce n'est qu'une hypothèse.

Face à la situation, les viticulteurs multiplient les annonces sur tous les supports possibles afin de trouver les bras nécessaires et garantissent une belle expérience et une bonne ambiance. "Nous sommes aux petits soins avec nos vendangeurs. Casse-croûte en matinée, déjeuner et apéro en fin de semaine. Je propose également une visite de cave. Nos journées sont conviviales" assure Philippe Zinck. 

Le précieux bouche-à-oreille

Chez Caroline et Etienne Loew à Westhoffen (Bas-Rhin) c'est effectivement les bons commentaires des anciens vendangeurs qui vont sauver l'année. Le couple cherchait 18 saisonniers pour vendanger les 18 ha du domaine et il a eu très peur. "C'est la première fois en 20 ans que nos fidèles ne reviennent pas. Ils ont vieilli. Les gens qui nous ont appelé voulaient venir pour un ou deux jours. Travailler en équipe éclatée n'est pas optimal du tout". Alors ils ont fait fonctionner le bouche-à-oreille et cela a fini par payer. 

Si tous les viticulteurs espèrent compléter les troupes dans les prochains jours, certains avouent réfléchir à la mécanisation des vendanges pour palier le manque humain. Personne ne veut en arriver là. "Il est grand temps de redonner de la fierté aux gens qui travaillent" estime Etienne Loew.

Les membres de l'AVA, l'association des viticulteurs d'Alsace, doivent se retrouver vendredi 26 août pour fixer la date du début des vendanges. Elles pourraient démarrer dès le 29 août. La cellule "Alsace vendanges" reste ouverte (03.89.20.80.70).

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